La représentation des femmes au sein des groupes du CAC 40 stagne à tous les échelons et ces entreprises peinent encore à s'engager sur des objectifs chiffrés, constate le cabinet Capitalcom dans son baromètre annuel 2010 sur la mixité, publié lundi.
Les femmes représentent toujours moins de 10% des membres des comités exécutifs, malgré une légère progression en 2009 à 7,3% contre 6,8% en 2008, et dépassent tout juste la barre des 10% dans les conseils d'administration avec 10,5% en 2009 contre 10,2% en 2008, note l'étude publiée à la veille de l'ouverture du débat à l'Assemblée nationale sur le projet de loi visant à assurer la parité hommes/femmes dans les conseils d'administration d'ici cinq ans.
L'absence de vivier de femmes "présidentes de grands groupes" invoqué comme principal motif de cette situation est contredit par les chiffres du baromètre, puisque la part des hommes administrateurs du CAC 40 occupant des fonctions de président ou directeur général s'élève à 28,1%, contre 25,4% pour les femmes.
La mixité stagne également aux autres échelons de l'entreprise, les femmes représentant toujours moins d'un tiers des effectifs totaux et de l'encadrement.
La parité est dépassée pour les effectifs totaux dans seulement sept sociétés (LVMH, L'Oréal, Société Générale, Lagardère, BNP Paribas, Crédit Agricole et PPR) et dans trois groupes pour l'encadrement (LVMH, L'Oréal et Lagardère). Seule la Société Générale se démarque en affichant un taux de mixité supérieur à 20% à tous les niveaux de la banque (effectifs, encadrement, comité exécutif et conseil), souligne l'étude.
Au-delà de l'enjeu que constitue l'accession des femmes dans les conseils d'administration, "il ne faudrait pas perdre de vue les millions de femmes salariées", insiste Caroline de la Manière, présidente de Capitalcom.
Pour elle, l'Assemblée nationale devrait également aborder la mise en conformité avec la loi sur l'égalité salariale de 2006, puisque seulement 15% des sociétés déclarent ne pratiquer aucun écart de rémunération. La loi prévoit la suppression des écarts de rémunération avant le 31 décembre 2010.