Les destructions d'emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis ont ralenti pour le neuvième mois d'affilée en décembre, selon l'enquête mensuelle publiée mercredi par le cabinet ADP, qui envisage désormais une reprise des embauches dans le privé sous "quelques mois".
Le secteur privé a détruit 84.000 emplois en décembre, soit 42% de moins que le mois précédent, a indiqué ADP dans un communiqué.
C'est moins bon que ce que prévoyaient les analystes, qui tablaient sur 75.000 suppressions de postes. Mais c'est le plus petit nombre de licenciements nets recensés depuis mars 2008, a précisé ADP.
Le cabinet en ressources humaines a revu par ailleurs en baisse de 24.000, à 145.000, son estimation des suppressions d'emplois de novembre.
"Les pertes d'emplois diminuent désormais rapidement et, si la tendance récente continue, l'emploi dans le privé commencera à croître dans les quelques mois à venir", pronostique ADP.
Signe encourageant pour l'économie américaine, le secteur tertiaire, pour lequel travaillent plus des trois quarts de la main-d'oeuvre employée aux Etats-Unis, a créé plus de postes qu'il n'en a détruit (12.000 créations d'emploi nettes), pour la première fois depuis mars 2008.
Cette contribution positive a été effacée par le secteur industriel, où les destructions d'emplois ont augmenté de 9% pour représenter 96.000 licenciements secs.
Avec 50.000 destructions nettes d'emplois, les petites et moyennes entreprises (moins de 500 employés), qui sont le moteur de la création d'emplois, ont représenté le gros des pertes du mois de décembre, mais l'amélioration est notable par rapport à novembre (la baisse des licenciements nets atteint près de 60%), en particulier pour les petites entreprises, les plus dynamiques.
L'enquête ADP donne un premier aperçu sur l'évolution mensuelle de l'emploi aux Etats-Unis avant les chiffres officiels que doit publier vendredi le département du Travail et qui couvrent à la fois le secteur privé et le secteur public.
Les analystes prévoient que le rapport du ministère fera apparaître une situation équilibrée, où les licenciements et emplois créés s'annulent, après les 11.000 destructions de postes recensées en novembre.
Le taux de chômage, qui avait baissé de 10,2 à 10% en novembre, devrait être remonté selon eux à 10,1% à la fin du mois de décembre.
En l'absence de licenciements nets, une telle hausse résulterait d'un nouvel afflux dans la population active de personnes qui en étaient exclues, comme des chômeurs dits jusque-là découragés et qui se remettraient à rechercher un emploi du fait de l'amélioration de l'économie.
Une autre étude publiée mercredi, par le cabinet Challenger, Gray & Christmas indique que le nombre de licenciements annoncés par les entreprises américaines a baissé pour le cinquième mois consécutif en décembre, de 10% par rapport à novembre, pour atteindre son niveau le plus bas depuis décembre 2007, mois qui avait marqué le début de la récession américaine.
Ces annonces menacent néanmoins encore 45.094 personnes aux Etats-Unis et dans le monde, écrit Challenger, mais "c'est un signe prometteur de réduction des licenciements en 2010".