La crise et le taux élevé de chômage en Espagne vont pousser plus d'Espagnols à se rendre en France en septembre pour les vendanges, a-t-on appris lundi de source syndicale.
Environ 13.500 Espagnols iront faire les vendanges en France cette année, soit 12,5% de plus qu'en 2008, selon un responsable du syndicat UGT.
Ils seront environ 13.500 à passer la frontière "soit 1.500 de plus que l'an passé", a déclaré à l'AFP le secrétaire aux migrations de la fédération agroalimentaire du syndicat UGT, Jésus Acasuso.
L'intérêt des Espagnols pour la cueillette du raisin français est en partie alimenté par la profonde crise économique que traverse l'Espagne, où le chômage ne cesse de progresser.
A la fin du mois de juin, le taux de chômage était de 17,90%, soit plus de 4 millions de personnes sans emploi.
Lorsque l'économie espagnole progressait à un rythme très élevé et que se créaient beaucoup d'emplois, les travailleurs délaissaient quelque peu les vendanges françaises. Avant 2006, ils étaient en moyenne 11.000 à traverser les Pyrénées.
Mais "cela augmente à cause de la crise" qui a éclaté en 2008, en particulier chez ceux qui travaillaient dans le bâtiment, un secteur aujourd'hui sinistré en Espagne, a déclaré M. Acasuso.
Les Espagnols sont notamment attirés par les salaires plus élevés. Le salaire horaire moyen d'un vendangeur en Espagne est de 6,10 euros, alors que le salaire horaire minimum en France est de 8,82 euros, a-t-il relevé.
"La campagne des vendanges française est un exemple à suivre" pour les exploitants espagnols, a déclaré M. Acasuso, précisant que "généralement les logements sont bons", mais relevant certaines mauvaises pratiques, comme le fait de ne donner son contrat de travail au vendangeur que le dernier jour.
Les Espagnols viennent en majorité d'Andalousie (9.700), ils vont dans beaucoup de départements du sud de la France et ont souvent des liens historiques avec les exploitations où il se rendent, fruit de la longue tradition de migration des travailleurs agricoles espagnols.
En 1972, ils étaient presque 92.000 à être venus en France, rappelle M. Acasuso.