Le groupe BNP Paribas qui se hisse au premier rang des grandes banques de la zone euro au premier trimestre 2011, s'est dit optimiste mercredi quant à la poursuite d'un développement organique et le maintien d'un niveau élevé de solvabilité.
Fort d'un bénéfice net de 2,61 milliards d'euros sur les trois mois de l'année (+14,6 %), BNP Paribas dégage le meilleur résultat des banques de la zone euro devant l'Espagnole Santander (2,10 mds EUR) et l'Allemande Deutsche Bank (2,06 mds EUR), a relevé le directeur général du groupe Baudouin Prot.
La banque surpasse les prévisions des analystes qui tablaient sur un bénéfice de 2,17 milliards d'euros, selon les experts du cabinet Keefe, Bruyette & Woods.
Pour M. Prot, cette "très bonne performance" traduit "la position de BNP Paribas dans sa nouvelle dimension suite à l'acquisition de Fortis". Un résultat d'autant plus significatif que le groupe n'a "plus aucun effet périmètre, puisque Fortis était déjà totalement intégré dans (ses) comptes dès le premier trimestre 2010".
La croissance des volumes s'est affirmée au sein de ses réseaux en Belgique, en France, en Italie et au Luxembourg où, au total, les dépôts ont crû de 8,5% et les crédits de 3,9% par rapport au premier trimestre 2010.
En France, les encours de crédit progressent de 3,5% par rapport au premier trimestre 2010, tirés par les crédits aux personnes (+8,4%) et immobiliers aux ménages (+9,3%), dont la demande reste soutenue, et les crédits aux TPE-PME (+4,2%). Les encours de dépôts progressent de 10,8%, notamment celle des dépôts à vue (+9,1%).
La banque de détail en Belgique et Luxembourg, BeLux Retail Banking, connaît une collecte d’épargne dynamique avec la croissance des dépôts (+10,9%) qui évolue favorablement "au détriment des dépôts à terme", et la progression des actifs sous gestion de la banque privée (+8,5%). Les encours de crédit (+4,6 % par rapport au premier trimestre 2010) sont tirés par la forte progression des crédits immobiliers (+14,7%), particulièrement en Belgique.
Selon M. Prot, le résultat de la banque "illustre une conjoncture économique mondiale qui a continué de s'améliorer globalement" au cours du premier trimestre. La croissance significative et la reprise de l'activité économique en zone euro encouragent à être "relativement confiant", selon le banquier.
Evoquant l'exposition de son groupe à hauteur de 6,7 milliards d'euros aux trois pays les plus fragiles de la zone euro, la Grèce, l'Irlande et le Portugal, face à une hypothétique décote, M. Prot a soutenu que "l'impact serait significatif mais limité".
Le patron de BNP Paribas a réaffirmé en outre que le groupe n'aurait pas recours au marché pour se refinancer alors que son modèle économique continue de se montrer "particulièrement solide", arguant en outre de "l'importante capacité bénéficiaire du groupe et d'un taux de distribution de l'ordre d'un tiers".
Le groupe juge sa "solvabilité élevée" et sa situation de liquidité "favorable" pour envisager sereinement "une dynamique de croissance organique", a encore déclaré M. Prot.
"Près de 60% du programme d’émissions à moyen et long terme du groupe au titre de l’année 2011 est déjà réalisé, dans des conditions très compétitives et très diversifiées, avec une maturité moyenne supérieure à 6 ans", a commenté M. Prot.
Dans la perspective de la nouvelle réglementation dite de Bâle III, "BNP est tout à fait capable de s'adapter aux exigences des régulateur tout en conservant sa dynamique de croissance", a-t-il ajouté.
"Nous allons continuer à mettre en réserve les deux tiers de ces résultats", a-t-il indiqué.
Quant au coût du risque qui a baissé de 919 millions d'euros (-31,3%) au premier trimestre sur un an, M. Prot estime qu'il sera "globalement plus bas pour l'année 2011" qu'en 2010.