La Bourse de New York va réagir la semaine prochaine à un éventail très large de statistiques économiques aux Etats-Unis, où les indicateurs décevants pèsent de plus en plus sur le moral des investisseurs.
"Le marché continue d'évoluer dans des marges étroites", observe Michael James, de Wedbush Morgan Securities.
"Les investisseurs sont divisés en deux parties égales: ceux qui pensent que l'économie continue de croître et ceux qui pensent que l'économie va retomber. A court terme, l'impression penche plutôt du côté négatif", ajoute-t-il.
Sur la semaine écoulée, l'indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, le Dow Jones, a perdu 0,66%, terminant vendredi à 12.512,04 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a reculé de 0,89% à 2.803,32 points et l'indice Standard & Poor's 500 de 0,34% à 1.333,27 points.
Les mauvaises surprises se sont succédées sur le front macroéconomique aux Etats-Unis: production industrielle, construction, ventes de logements anciens, indice composite des indicateurs économiques américains, tous ressortis en deçà des espérances des analystes.
La question des dettes publiques est également revenue au centre des préoccupations, avec la dette américaine qui a atteint la limite fixée par le Congrès, faute d'accord politique pour relever ce plafond. En Europe, les spéculations autour d'une restructuration de la dette de la Grèce ont alimenté les discussions.
La prudence du marché a été renforcée par la publication des minutes de la dernière réunion de la banque centrale américaine (Fed), dont les responsables ont discuté de la manière de normaliser la politique monétaire de l'institution, actuellement très généreuse.
"A chaque fois que la Fed évoque sa stratégie de sortie, même si elle n'est pas appliquée immédiatement, cela rend le marché nerveux", constate Gina Martin, de Wells Fargo Securities.
"Le marché a certainement perdu son élan de progression, on peut être satisfait du fait qu'il n'ait pas plus baissé", ajoute-t-elle, reconnaissant être "un peu surprise" par la résistance de la Bourse.
Mais "les investisseurs ont du mal à décider où placer leur argent, c'est un choix difficile", observe l'analyste.
Les cours des matières premières ont brusquement rechuté au début du mois, les investisseurs restent méfiants vis-à-vis des principales monnaies et le marché obligataire offre de faibles rendements actuellement. Les actions restent donc un investissement privilégié.
Wall Street a par ailleurs bénéficié en milieu de semaine d'un rebond des cours des matières premières mercredi, et de quelques résultats de sociétés positifs, comme l'informaticien Dell.
La semaine prochaine, de nouveaux indicateurs seront publiés à Washington, avec pour commencer mardi des nouvelles du marché immobilier et les chiffres des ventes de logements neufs.
Suivront, mercredi, les chiffres des commandes de biens durables et jeudi une nouvelle estimation de la croissance du pays au premier trimestre. Vendredi seront diffusées les statistiques des revenus et dépenses des ménages, celles des promesses de ventes de logement, ainsi qu'une révision de l'indice de confiance des ménages de l'université du Michigan.
Les volumes d'échanges pourraient se réduire au fil de la semaine à l'approche d'un week-end prolongé, à l'occasion de Memorial Day, le lundi 30 mai, férié aux Etats-Unis.