Accor, lors d'une conférence de presse à Charenton-le-Pont, près de Paris, le 27 novembre 2013 (Photo Eric Piermont. AFP)" title="Sébastien Bazin, PDG du groupe Accor, lors d'une conférence de presse à Charenton-le-Pont, près de Paris, le 27 novembre 2013 (Photo Eric Piermont. AFP)"/>
Au lendemain de l'accord entre l'hôtelier Accor et son homologue chinois Huazhu, pour un partenariat commercial et capitalistique permettant au groupe français de monter en puissance en Chine, son PDG Sébastien Bazin a assuré qu'Accor "ne pouvait pas continuer sa croissance" sans cette alliance "stratégique".
Cet accord donne à Huazhu, poids lourd de l'hôtellerie au niveau mondial également connu sous le nom de China Lodging Group, la charge de l'exploitation opérationnelle et du développement en Chine, à Taiwan et en Mongolie, des segments économiques (Ibis, Ibis Styles), milieu de gamme (Novotel et Mercure) et de la marque haut de gamme Grand Mercure du groupe Accor.
La clôture de l'opération n'interviendra cependant "pas avant le deuxième semestre 2015", a précisé lundi devant la presse le PDG du leader européen de l'hôtellerie, Sébastien Bazin, avant la présentation du partenariat, dans les salons du Quai d'Orsay, au ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.
Huazhu prévoit d'ouvrir 350 à 400 nouveaux hôtels sous les marques Accor au cours des cinq prochaines années.
"C'est un grand jour pour le groupe Accor", s'est réjoui M. Bazin en qualifiant son partenaire Qi Ji, patron de Huazhu, de "grand professionnel" avec lequel il "espère vivre de très longues années".
Il a rappelé avoir étudié "pendant 14 mois" les possibilités de développement pour Accor et avoir identifié la Chine "comme l'une des plus grosses places de marché en termes de taille et croissance". Il a rencontré les dirigeants des quatre plus grands groupes, "chacun d'entre eux en croissance et dominant dans le 1 à 3 étoiles", parvenant à la conclusion qu'Accor "ne pouvait pas continuer sa croissance sans trouver une alliance stratégique avec l'un d'entre eux".
Ensuite, ils ont cherché "la meilleure combinaison", "la plus facile à expliquer et exécuter". "Nous avons réussi à annoncer cet accord après seulement six mois de discussions, ce qui est un fait très rare entre un opérateur chinois et un opérateur européen", s'est-il félicité.
Accor occupe la 6e place du classement hôtelier mondial et exploite 3.600 hôtels dans le monde.
Le groupe français "a une farouche volonté de continuer le développement de ses marques en Chine où il possède 144 hôtels, dont une centaine sont dans le segment économique et moyenne gamme, les autres dans le haut de gamme et luxe", a précisé Sébastien Bazin.
Selon lui, le groupe Huazhu "est immensément puissant dans le segment économique et moyenne gamme car ils atteignent 2.000 hôtels alors qu'ils n’en avaient aucun il y a 6 ans".
Il s'agit là d'un "choix de croissance de nos marques mais aussi de confiance car nous confions l’intégralité du développement (à Huazhu via) un contrat de master franchise des marques Ibis (styles, rouge), Novotel Mercure et Grand Mercure", a martelé le dirigeant du Cac 40, qui a demandé à participer au conseil d'administration du groupe chinois.
Il a aussi rappelé que "la contrepartie de cet apport de titres de propriété et de contrats de management fai(sai)t l'objet de 10% d'actions émises par la société China Lodging, cotée au Nasdaq".
Et "quand bien même Ji Qi ne bénéficiait pas d'un contrat de franchise sur le haut de gamme et le luxe, il voulait participer à l'aventure d'Accor sur Pullman, Sofitel, M Gallery et donc prendre 10% de cette activité en Chine", a-t-il ajouté.
De son côté, Ji Qi, ancien ingénieur, a assuré que "si Accor et (son) groupe réussissent, (ils) ne connaîtron(t) pas d'adversaires".
Huazhu, coté au Nasdaq, est présenté comme le 13e groupe hôtelier mondial, avec 1.849 hôtels, soit 197.672 chambres dans 280 villes en Chine.