NEW DELHI (Reuters) - Le gouvernement indien a dévoilé jeudi un plan d'investissement de 120 milliards d'euros sur cinq ans dans la modernisation de son réseau ferroviaire, aujourd'hui vétuste.
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, cherche à accroître les investissements dans les infrastructures afin de relancer la croissance économique.
Au cours de l'année à venir, l'Inde va augmenter de 50% ses investissements dans le ferroviaire pour les porter à 1.000 milliards de roupies (14,24 milliards d'euros), en empruntant notamment sur les marchés. Mais pour atteindre son objectif sur cinq ans, le pays devra ensuite être en mesure d'accélérer ses investissements, ce dont doutent certains économistes.
Présentant le budget consacré au ferroviaire, le ministre des Chemins de fer, Suresh Prabhu, a exclu une augmentation des tarifs pour les passagers, le gouvernement optant pour un relèvement de ceux du fret.
Le budget "prend le chemin d'une longue et difficile réforme", a-t-il dit.
Suresh Prabhu a également dit qu'il lèverait des fonds auprès de plusieurs banques, des fonds de pension et d'infrastructures. Il a également évoqué une "monétisation" des actifs ferroviaires tout en excluant toute privatisation.
"Au cours des cinq prochaines années, les chemins de fer doivent subir une transformation", a-t-il déclaré, sans plus détails.
L'Inde dispose du quatrième réseau ferroviaire au monde, mais le pays a été distancé par la Chine, qui a orchestré une expansion et une modernisation rapide de son réseau ces 20 dernières années.
Le secteur ferroviaire est le premier employeur d'Inde avec 1,3 million de salariés, ce qui rend toute réforme politiquement sensible.
De fait, les gouvernements successifs ont préféré miser sur un transport bon marché et créer des emplois plutôt que de rénover les nombreuses lignes ferroviaires considérées comme vétustes.
Les économistes ont accueilli favorablement la décision du ministre de rompre avec une tradition budgétaire populiste mais ont dit vouloir davantage d'explications sur le financement du projet.
"Je suis un peu sceptique quant à la façon dont le ministre des Chemins de fer va financer les énormes dépenses d'investissement car le budget manque de détails", a dit Jyotinder Kaur, principal économiste chez HDFC Bank, à New Delhi.
(Manoj Kumar; Claude Chendjou pour le service français, édité par Marc Angrand)