Investing.com – Le gouvernement italien a présenté hier soir un projet de budget 2019 « modifié » à l’UE, avec comme on pouvait s’y attendre aucun changement en ce qui concerne l’objectif de croissance (jugé trop optimiste, à 1.6%), ou l’objectif de déficit budgétaire (jugé trop laxiste, à 2.4% du PIB).
C’est en effet ce qu’a annoncé hier soir le premier ministre délégué Salvini. Parmi les maigres concessions que l’on peut souligner dans ce nouveau projet de budget, on notera que le gouvernement italien s'engage à procéder à des privatisations pour un montant de 1% du PIB en 2019, ce qui permettra de réduire la dette à 126% du PIB l'année prochaine.
L’Italie a également demandé à la Commission Européenne de faire preuve de flexibilité, en raison d’ « événements extraordinaires », citant notamment les dépenses liées aux inondations, ou à la rénovation des infrastructures, suite au drame de l’effondrement du pont de Gênes.
Le gouvernement italien s’engage également à contrôler régulièrement les dépenses pour éviter les dérapages, et maintient son engagement à ne pas dépasser 2.4% du PIB pour le déficit budgétaire 2019.
Il faudra maintenant attendre la réponse de l’UE face aux modifications pour le moins légères du budget italien, dont la première version a été rejetée par l’UE le mois dernier.
Rappelons que si ce nouveau projet ne satisfait pas l’UE, de nouvelles discussions entre l’UE et l’Italie pourraient s’engager, avec au final la possibilité de sanctions financières à l’encontre de l’Italie.
A ce propos, on peut relever que le premier ministre délégué Mattéo Salvini a déjà prévenu ce matin que « L’UE ferait une erreur en essayant d’imposer des amendes à l’Italie »…
En ce qui concerne la réaction du marché, on notera que le taux à 10 ans italien repasse de nouveau au-dessus des 3.5%, après une première tentative échouée hier. Le spread de taux Italie-Allemagne repasse quant à lui au-dessus du seuil clé de 300 points de base.