Quelque 200 personnes à peine se sont rassemblées samedi soir devant le parlement à Athènes où les députés s'apprêtent à adopter un nouveau budget de rigueur.
Après une heure et demie de présence statique devant le parlement, sur la place Syntagma qui fut depuis 2010 le théâtre de nombreuses manifestations monstre contre l'austérité, les militants des deux centrales syndicales du public et du privé ont replié leurs banderoles, selon la même source.
Les syndicats avaient appelé à manifester contre un budget qui va conduire à "une hausse du chômage, un appauvrissement de la population, l'effondrement de la cohésion sociale et une crise humanitaire sans précédent".
Dans la dernière ligne droite des débats devant le parlement, avant le vote prévu samedi vers minuit, Alexis Tsipras, dirigeant de la gauche radicale Syriza, principal parti d'opposition, a estimé que la Grèce vivait "une tragédie".
"Vous dites que vous avez réussi à nous maintenir dans l'euro mais vous avez confisqué les euros et les biens des Grecs", a-t-il lancé aux députés de la coalition conservateurs-socialistes détenant la majorité au parlement.
"Ce budget ne sera pas amendé par la troïka (UE-BCE-FMI) mais par le gouvernement du Syriza", a promis le dirigeant de l'opposition qui est donnée au coude à coude avec les conservateurs de la Nouvelle démocratie dans les sondages.
L'an dernier, la mobilisation, à laquelle s'étaient joints des partis d’opposition, avait rassemblé 15.000 personnes à Athènes le soir du vote du budget et jusqu'à 70.000 personnes lors de défilés organisés les jours précédents ce vote.
Depuis la rentrée, la contestation sociale sous l'égide des syndicats marque le pas en Grèce, même si des grèves sectorielles, comme dans l'éducation et la santé, ont été très suivies.
Les deux grandes centrales syndicales du public et du privé, GSEE et Adedy, ont même annulé un défilé lors de la dernière grève générale du 6 novembre, faute de participants.