Taper, pas taper ? Les spéculations sur l'éventuelle diminution du programme de rachat d'actifs de la BCE soutenaient toujours l'euro ce midi sur le marché des changes. Pour l'heure, la monnaie unique européenne prend 0,19% à 1,1226 dollar, progresse d'autant contre la livre et gagne 0,30% contre le yen à 115,66.
Hier en fin d'après-midi, l'euro/dollar a un temps cassé les 1,1140 dollar l'euro, vers 16 h 20, avant de 'décoller' brutalement jusqu'à 1,1238 peu avant 18 heures.
Que s'est-il passé ? Selon l'agence de presse Bloomberg, un consensus non officiel serait en train d'émerger, au sein du conseil des gouverneurs de la BCE, sur la nécessité de diminuer le programme de rachat obligataire. C'est-à-dire le QE à l'Européenne mené actuellement au rythme de 80 milliards d'euros par mois. En anglais, cette réduction de voilure du QE est désignée par le terme tapering (de to taper). Quand ? Après la fin du mois mars 2017, le terme prévisionnel actuel fourni par la BCE, en commençant par diminuer l'enveloppe mensuelle.
Le rachat d'obligations en masse permet de faire mécaniquement baisser les taux d'intérêt à long terme, et donc d'améliorer les conditions de financement des agents économiques. Ce qui a priori soutient la conjoncture, si la demande de crédits suit. Mais en dégradant son bilan, la banque centrale qui se livre à ces opérations monétaires non conventionnelles pénalise aussi la valeur de la devise dont elle a la charge. Et inversement.
L'inflation dans la zone euro marque une inflexion (essentiellement liée à un 'effet énergétique') et les récents discours de banquiers centraux européens montrent que la BCE ne désire pas, voire ne peut pas, faire 'toujours plus'. Mais l'article de Bloomberg reste aussi prudent, commente-t-on chez matin chez Aurel BGC.
Prudence en effet, car les choses ne sont pas de plus claires : le Financial Times rapporte de son côté que ce sujet n'avait pas été évoqué à la banque centrale de la zone euro. Et d'autres analystes supputent que la BCE pourrait certes se décider à acheter moins d'actifs, mais pendant plus longtemps.
Dans ce contexte, le repli de l'indice PMI composite de la zone euro à de 2,9 en août à 52,6 en septembre, au plus bas depuis 20 mois, passe au second plan. Si la croissance accélère légèrement en France, elle marque le pas en Allemagne, en Italie, en Espagne et en Irlande.
'Bien que les dernières données PMI restent conformes à une hausse du PIB de 0,3% dans la zone de la monnaie unique au troisième trimestre, la croissance semble s'essouffler', estime Chris Williamson, économiste principal d'IHS Markit.
Toujours sur l'agenda statistique, mais depuis les Etats-Unis, on guettera tout à l'heure les chiffres de l'enquête ADP sur l'emploi privé en septembre (à deux jours du rapport du Bureau of Labor Statistics, attendu à 175.000 créations de postes dans le secteur privé, après 151.000 en août), de la balance commerciale et des commandes à l'industrie.
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