La vice-présidente du gouvernement espagnol Soraya Saenz de Santamaria a assuré que l'Espagne avait bon espoir qu'une éventuelle sanction de la commission européenne pour son déparage budgétaire en 2015 ne débouchera pas sur une amende.
"Nous restons confiants que cette sanction ne supposera pas une amende pour l'Espagne", a déclaré Mme de Santamaria au lendemain de l'ouverture de la procédure de sanction.
L'Espagne a dépassé en 2015 son objectif de déficit et terminé l'année avec un déficit public de 5,1% du PIB.
La Commission européenne a donc ouvert la voie jeudi à une procédure de sanctions à l'encontre de ce pays et du Portugal, également dans ce cas.
Il appartient au Conseil des ministres des Finances de l'UE de décider, au plus tôt le 12 juillet, s'il confirme le constat de dérapage et ensuite, si c'était le cas, la Commission fera une proposition d'amende.
La vice-présidente a précisé qu'en cas de décision en ce sens du conseil mardi, Madrid présenterait dès le lendemain ses arguments. "C'est une question de bon sens. Nous avons fait des efforts et je crois que cela sera pris en compte", a-t-elle expliqué.
Au prix d'une politique d'austérité décriée par de nombreux espagnols, l'Espagne avait effectivement réduit sont déficit record de 11,1% en 2009 à 5,1% en 2015.
Mais le rythme de réduction a baissé cette année-là, juste avant les élections législatives, notamment en raison de baisses d'impôts et d'un relâchement des économies.
Le gouvernement espère cependant repasser sous la barre des 3% en 2017. Une prévision contestée par la banque centrale qui table plutôt sur 2018.
La menace de sanction de Bruxelles, qui pourrait supposer une amende allant jusqu'à 0,2% du PIB, intervient au pire moment pour Madrid.
Le pays est dirigé depuis fin décembre par l'exécutif sortant, pour cause de paralysie politique.
L'Espagne doit cependant rapidement négocier un nouveau programme de réduction du déficit qui peut impliquer des mesures d'économie et préparer son budget pour 2017.
Après l'organisation le 26 juin de nouvelles élections, le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy, vainqueur mais de justesse avec 33% des suffrages cherche donc des alliés pour former un nouveau cabinet et pouvoir lancer les négociations.
Selon le quotidien El Pais, il tentera d'obtenir un vote du confiance du Parlement dès la fin juillet.