PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes ont ouvert en net recul lundi, comme l'euro et la dette des Etats dits de la périphérie de la zone euro, après la victoire massive du "non" au référendum grec de dimanche qui accroît le risque d'un "Grexit" et menace de déclencher une crise majeure au sein de la zone euro.
Selon les résultats définitifs fournis par le ministère grec de l'Intérieur, le "non" l'a emporté avec 61,31% face au "oui" crédité de 38,69%.
Les indices ont toutefois ouvert sur des pertes moins vives qu'attendu avant Bourse, l'annonce de la démission du ministre des Finances Yanis Varoufakis, à la demande du Premier ministre Alexis Tsipras, ouvrant peut-être la voie à un compromis entre Athènes et ses créanciers.
À Paris, l'indice CAC 40 perd 1,11% à 4.752,68 points vers 07h25 GMT, à ses plus bas niveaux depuis mi-février. À Francfort, le Dax cède 1,48%, au plus bas depuis la mi-juin, et à Londres, le FTSE recule de 0,67%.
L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 1,42% et le FTSEurofirst 300 0,91%.
La Bourse d'Athènes restera fermée ce lundi, tout comme les banques grecques, qui devraient rouvrir mardi.
Les investisseurs en Europe et dans le reste du monde seront suspendus à la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), qui doit se prononcer ce lundi matin sur le maintien ou non des liquidités d'urgence aux banques grecques, ainsi qu'à la rencontre entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président François Hollande dans la soirée, avant un sommet de la zone euro prévu mardi soir.
"La victoire du 'non' au référendum en Grèce procure un levier formidable au gouvernement afin de faire aboutir sa requête d'effacement partiel de la dette", écrit Saxo Banque dans une note à ses clients.
Mais de nombreux économistes, y compris ceux de JPMorgan, estiment que le résultat du référendum condamne la Grèce à sortir de la zone euro.
"Le scénario de base de JPM est désormais celui d'un Grexit et nous réduisons notre pondération sur les banques, l'un des secteurs qui ont le mieux performé au cours des trois derniers mois (...). Nous réduisons également le poids de la zone euro, de 'surperformance' à 'neutre', dans nos portefeuilles mondiaux", écrivent les analystes de JPMorgan Cazenove dans une note.
Les obligations des Etats dits de la périphérie de la zone euro font preuve d'une bonne résistance dans les premiers échanges, ce qui laisse penser que les banques ne seront pas excessivement affectées par le "non" au référendum.
Les rendements des emprunts à 10 ans italien, mais aussi portugais et espagnol gagnaient une dizaine de points de base en début de séance à respectivement 2,37%, 3,09% et 2,34%. L'euro a limité ses pertes mais reste en net recul de 0,48% face au dollar.
L'indice sectoriel des banques (-1,77%) accuse la plus forte baisse en Europe. Benoît Coeuré, membre du directoire de BCE, a déclaré que cette dernière aurait recours si nécessaire à des mesures supplémentaires.
Rolls Royce chute de 8,93% après avoir revu en baisse ses prévisions de résultats pour cette année et la suivante.
(Atul Prakash, Wayne Cole et Hideyuki Sano, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)