L'agence californienne de l'environnement (Carb) a annoncé jeudi avoir rejeté le plan proposé par Volkswagen (DE:VOWG_p) pour remettre aux normes quelque 16.000 voitures diesel équipées en Californie de logiciels truqueurs faussant le résultat des tests anti-pollution.
Les mesures de remise aux normes soumises par le groupe allemand pour ses voitures de 3 litres de cylindrée sont "incomplètes, considérablement lacunaires, et sont loin de remplir les conditions légales", écrit la Carb dans un courrier adressé à Volkswagen et rendu public.
Ce refus tranché ne préjuge toutefois pas du sort du vaste plan d'indemnisation présenté fin juin par le constructeur allemand pour ses voitures de 2 litres de cylindrée et sur lequel la justice américaine doit se prononcer le 26 juillet. Ce plan à 15 milliards de dollars prévoit notamment le rachat des quelque 480.000 véhicules concernés et le versement d'une compensation en liquide à ses propriétaires afin d'éteindre un retentissant scandale qui a éclaté en septembre aux Etats-Unis.
Pour ses moteurs 3 litres, le groupe aux 12 marques (Volkswagen, Audi, Seat...) privilégie une option moins coûteuse qui consisterait à les faire réparer afin que les voitures concernées soient conformes aux normes environnementales. Lors d'une audience fin juin en Californie, un des avocats de VW aux Etats-Unis avait estimé que cette solution ne serait pas "compliquée" et n'aurait pas d'effet "négatifs" sur la performance des voitures.
L'agence californienne de l'environnement, qui avait fait éclater le scandale en septembre avec son homologue fédérale (EPA), a toutefois sommé le groupe de revoir sa copie. "Carb, en relation avec l'EPA, continuera les discussions techniques avec les entreprises (du groupe VW) pour s'assurer qu'une solution acceptable techniquement et légalement soit trouvée afin de réduire totalement les émissions excessives" de gaz polluants , écrit-elle dans un communiqué.
Parlant de ce refus de la Carb comme d'une "étape procédurale d'après le droit californien", Volkswagen a réagi, par écrit, en affirmant "continuer de travailler étroitement avec l'EPA et la Carb, pour chercher à atteindre aussi vite que possible un accord sur une solution technique pour nos moteurs 3 litres".
Selon les autorités américaines, les moteurs truqués de Volkswagen peuvent émettre jusqu'à 40 fois les normes autorisées d'oxydes d'azote (NoX).
Après sa mise au jour aux Etats-Unis, le scandale a pris une dimension mondiale avec l'aveu par Volkswagen qu'il avait truqué au total 11 millions de voitures sur le globe. Le groupe est aujourd'hui visé par plusieurs enquêtes dans le monde et a dû essuyer en 2015 une perte nette de 1,6 milliard d'euros, la première depuis plus de vingt ans.
Le mastodonte allemand reste toutefois au coude à coude avec Toyota (T:7203) pour la place de numéro un mondial en termes de ventes. Ce duo est suivi de près par General Motors (NYSE:GM).