La confirmation de la présence de fumée est un élément important mais ne permet pas de déterminer les causes de la catastrophe de l'avion d'EgyptAir reliant Paris au Caire, qui s'est abîmé en mer Méditerranée avec 66 personnes à son bord le 19 mai, selon un expert ayant demandé l'anonymat.
QUESTION: L'analyse d'une des boîtes noires de l'avion confirme que des alertes signalant de la fumée dans les toilettes se sont déclenchées avant le crash. Que peut-on en déduire?
REPONSE: C'est une information importante. Il y a eu un incendie. Mais un incendie peut aussi être provoqué par une explosion. A ce stade rien n'est exclu car les informations données ne sont vraiment pas assez précises. Par exemple, la fumée à l'avant de la cabine: s'agit-il de la cabine passagers ou de pilotage? S'il s'agit du cockpit, les pilotes risquent de ne plus voir grand-chose. En cas d'incendie à l'arrière, ça peut empêcher les enregistreurs de fonctionner, car ils sont situés à l'arrière de l'appareil.
QUESTION: La boîte noire a enregistré les données de vol jusqu'à l'arrêt des enregistrements des données à une altitude de 37.000 pieds (11.250 mètres). Qu'est-ce que cela signifie?
REPONSE: C'est "un élément nouveau et important. Les enregistreurs se sont arrêtés de fonctionner en croisière (37.000 pieds). Ce peut être l'indice soit d'un incendie qui aurait interrompu la transmission d'informations à l'enregistreur ou peut-être d'une explosion. Il s'est produit un événement brutal en croisière".
QUESTION: Cette interruption de données risque-t-elle d'empêcher de connaître précisément les raisons de la catastrophe ?
REPONSE: C'est un peu inquiétant. Mais il faut attendre de voir ce que les autres données (paramètres moteurs, vibrations, élévation de température, conversation des pilotes etc...) indiquent. S'il y a eu un événement précurseur ou si tout était normal avant l'interruption. Mais peut-être qu'on entendra rien du tout des conversations des pilotes.