"Enceinte en verre", jardins paysagers, plus de billets en ligne et moins de files d'attente : la tour Eiffel va bénéficier d'un sérieux lifting d'ici à 2024 pour "redonner une place centrale" au monument emblème de la capitale dans le tourisme parisien.
Il s'agit de "construire la tour Eiffel de demain", a déclaré Anne Yannic, directrice générale de la SETE (Société d'exploitation de la tour Eiffel), en présentant à l'AFP le projet de modernisation, doté de 300 millions d'euros sur 15 ans, qui doit être voté en septembre au Conseil de Paris.
- ENCEINTE DE VERRE -
Actuellement, le site est sécurisé par des barrières et l'arrivée sur la tour, monument historique et inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, "n'est pas belle".
Une "enceinte de verre" pare-balles et transparent, de trois mètres de haut, va être érigée côté Seine et côté Champ-de-Mars, permettant ainsi de conserver la perspective. Elle sera signée de l'architecte autrichien Dietmar Feichtinger (passerelle Simone-de-Beauvoir à Paris et pont-passerelle du Mont-Saint-Michel).
Une grille s'élèvera sur les deux autres côtés, où se feront les entrées et les sorties. Comme aujourd'hui, un contrôle des sacs et des palpations, puis des dépistages au scanner et par portiques pour ceux qui entrent dans la tour, seront effectués.
L'accès au parvis sera toujours libre et gratuit.
Les travaux du nouveau dispositif, d'un coût de 20 millions d'euros, commenceront en octobre 2017 pour mise en place en 2018.
- LES JARDINS -
Le site, aujourd'hui circonscrit sur son parvis, triple. La nouvelle enceinte, de 5 hectares, va englober les jardins, qui vont être mis en valeur, paysagés par l'agence suisse Vogt Landscape, pour "offrir une promenade, retrouver l'esprit des jardins dessinés par leur créateur Jean-Charles Alphand", avec des points de vue, une petite butte, etc.
- L'ACCUEIL -
La qualité de l'accueil et le temps d'attente constituent des "axes d'amélioration majeurs". Les "visiteurs sont satisfaits de la visite, mais disent qu'ils font la queue trop longtemps", entre dix minutes et deux heures et demie.
On pourra acheter son billet en ligne, avec des tranches horaires. La proportion de billets disponibles en ligne, aujourd'hui 15% à 17% du total, sera portée à 50% à l'été 2018 et 80% mi-2019.
De nouveaux espaces d'accueil abriteront le visiteur d'ici à 2024. Peut-être deux bâtiments semi-enterrés entre les piliers, mais rien n'est encore défini.
- LA FREQUENTATION -
2016 a "subi le choc des attentats" de la fin 2015. Le nombre de visiteurs s'est élevé à 5,8 millions (- 14%), comme le Louvre ou le musée d'Orsay, contre 6,9 millions en 2015. Début 2017, "nous sommes de nouveau en croissance, à + 12%. La reprise est progressive mais réelle".
- TARIFS -
Ils vont augmenter. "L'augmentation sera significative, mais pas au niveau des grands sites internationaux" comme le Shard à Londres (30 euros pour un adulte) ou l'Empire State Building de New York (32 euros minimum). Aujourd'hui, le prix du billet est 17 euros maximum. 80% des visiteurs viennent de l'étranger, "ils sont habitués à payer beaucoup plus cher" ailleurs. La billetterie rapporte 60 millions par an.
- PEINTURE -
La tour, repeinte tous les sept ans, le sera à nouveau en 2018-2019, d'un "brun Eiffel" décliné en trois teintes, plus foncée à la base, plus claire au sommet, "pour maintenir la perspective". 15% de la surface sera décapée. Il y a du plomb dans les couches les plus anciennes. Le scintillement du soir va aussi être refait à neuf.
- ET LE CHAMP-DE-MARS ? -
Le groupe Les Républicains du conseil de Paris propose de "redonner un nouveau souffle au site" au-delà du périmètre étudié. Il s'appuie sur l’association des Amis du Champ-de-Mars, jouxtant la tour, qui a lancé un appel à projets.
Mais "plus qu’un appel à projets", c'est un "cri d'alarme sur l'état d'abandon du site", selon un communiqué où sont évoqués fontaines sans eau, allées sans entretien, rats, "sécurité de moins en moins assurée" ou "fléau des ventes à la sauvette". LR demande un "responsable unique" du site, comme aux Tuileries ou au jardin du Luxembourg.
- "GUS" -
Rien ne changera pour "Gus", diminutif de "Gustave", prénom de l'ingénieur Eiffel. "Gus" est un ... ragondin, mascotte du personnel et chouchou des visiteurs dans les jardins. Il continuera à être "grassement nourri" chaque jour de salades et carottes.