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France: une menace d'attentats jihadistes plus forte que jamais

Publié le 02/10/2015 09:43
Mis à jour le 02/10/2015 09:46
Des militaires patrouillent aux alentours de la Tour Eiffel dans le cadre du plan Vigipirate le 26 juin 2015 à Paris (Photo Thomas Oliva. AFP)

Des militaires patrouillent aux alentours de la Tour Eiffel dans le cadre du plan Vigipirate le 26 juin 2015 à Paris (Photo Thomas Oliva. AFP)

Des attentats islamistes contre la France, d'une ampleur inégalée, se préparent et risquent d'être impossibles à déjouer, estiment des experts et des responsables.

Seules la chance et la maladresse opérationnelle des auteurs des dernières attaques, comme celles de Villejuif ou du train Thalys, ont permis l'arrestation des apprentis-jihadistes mais cela ne peut durer et les prochains bilans risquent d'être lourds, ajoutent-ils.

"Le thermomètre grimpe. Pour l'instant, nous avons eu des attentats de cour de récréation", confie à l'AFP, sous le sceau de l'anonymat, un responsable de la lutte antiterroriste. "Si l'attaque dans le Thalys avait fonctionné, on était très mal. Le gars avait mal engagé le chargeur de sa kalachnikov. Nous pensons que Sid Ahmed Ghlam (auteur de l'attaque avortée contre une église à Villejuif) s'est dégonflé au dernier moment et s'est tiré dans la jambe".

"Les modes opératoires ont changé : avant on mettait des bombes. Aujourd'hui il faut tenir dans le temps, pour que les médias puissent s'accrocher à l'événement, le diffuser en direct pour un maximum de publicité", ajoute-t-il. "La mode est désormais des attaques à la kalachnikov, qui vont durer".

Ce que les services antiterroristes craignent particulièrement, c'est une copie à Paris ou dans une grande ville de l'attaque par un commando bien armé du centre commercial Westgate à Nairobi, en septembre 2013, qui a fait 68 morts au terme de quatre jours de siège.

"S'ils s'enferment dans un grand magasin, c'est le cauchemar pour les trouver", poursuit le même responsable. "Rien que pour savoir combien il y a de tireurs, puis pour les trouver, les neutraliser, il faut des heures. Le jour où on tombe sur deux bons vétérans des combats en Syrie, on est mal".

Un autre responsable antiterroriste, qui demande également à ne pas être identifié, approuve : "Jusqu'à aujourd'hui, on a eu les peintres en bâtiment. Ce qu'on craint vraiment, ce sont les professionnels qui vont suivre".

- Jours sombres à venir -

Dans un entretien publié jeudi par Paris Match, le juge Marc Trévidic, ancien du pôle antiterroriste du palais de justice de Paris, partage leur inquiétude : "J'ai acquis la conviction que les hommes de Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique) ont l'ambition et les moyens de nous atteindre beaucoup plus durement, en organisant des actions d'ampleur, incomparables à celles menées jusqu'ici".

"Les jours plus sombres sont devant nous. La vraie guerre que l'EI entend porter sur notre sol n'a pas encore commencé", dit-il. "Nous ne sommes plus en mesure de prévenir les attentats comme par le passé. On ne peut plus les empêcher. Il y a quelque chose d'inéluctable. Bien sûr on arrête des gens, on démantèle des cellules, on a de la chance, aussi (...) mais la chance ou le fait que les terroristes se plantent dans leur mode opérationnel, ou encore que des citoyens fassent preuve de grande bravoure, ça ne peut pas durer éternellement".

Les services de renseignement, de police, de secours se préparent depuis des mois à l'éventualité d'une attaque de grande ampleur. Ils répètent les réponses, leurs modes de mobilisation et de coopération pour y faire face, tentent de raccourcir leurs temps de réponse et d'améliorer leurs techniques d'intervention, tout en sachant que le jour J ils seront certainement surpris par certains détails qui n'avaient pas été anticipés.

En septembre 2010, une alerte avait été donnée sur la possibilité d'attaques simultanées menées par une quinzaine de tireurs à Paris, Berlin et Londres, qui ne s'était pas concrétisée mais avait été prise très au sérieux, entraînant notamment à Paris la fermeture pendant quelques heures de la tour Eiffel.

Pour l'expert Yves Trotignon, ancien de la DGSE, "le danger peut venir d'une équipe plus ou moins grosse de gars qui viennent de théâtres d'opérations où ils se sont aguerris, peut être la Syrie, peut être la Libye, le Yémen, qui trouvent les armes sur place et passent à l'action".

"Des gars décidés, prêts à mourir, qui ont étudié la cible et sont solides du point de vue opérationnel peuvent faire très mal. Le nombre de jihadistes vétérans augmente tous les jours. Face à çà, il faut bien le dire, les services sont submergés".

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