La décision du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne "renforce les incertitudes" pour l'économie mondiale, ont indiqué dimanche les grands argentiers du G20, le Brexit s'ajoutant aux menaces risquant de faire dérailler l'économie planétaire.
Toutefois, les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales du G20, réunis ce week-end dans le sud-ouest de la Chine, ont également voulu envoyer un message rassurant.
Les pays de l'UE "sont bien positionnés" pour contrer "de manière dynamique" les éventuelles répercussions économiques et financières du Brexit, selon le communiqué final de la rencontre.
Avant même le résultat du vote britannique, le G20 avait déjà compté le Brexit, il y a trois mois, parmi "les menaces" pour l'économie mondiale.
Depuis, le risque s'est concrétisé, et la réunion de Chengdu était hantée par les multiples interrogations subsistant autour de la future forme du divorce entre Londres et l'Europe.
Le gouverneur de la Banque du Japon avait insisté samedi qu'il s'agissait d'un sujet "majeur" à l'ordre du jour.
Le Fonds monétaire international (FMI) avait de son côté abaissé mardi ses prévisions de croissance mondiale pour 2016 et 2017, en avertissant que des incertitudes prolongées sur le Brexit pourraient entraîner un ralentissement plus drastique encore.
"L'essentiel du Brexit reste à se dérouler, et des répercussions encore plus négatives sont une claire possibilité", a insisté l'institution de Washington ce week-end.
"Evidemment, les négociations ne vont pas se conclure en une semaine ou même un mois, c'est un processus qui va prendre bien plus longtemps", a reconnu en marge du G20 un haut responsable du Trésor américain. "Si jamais cela tournait à la confrontation massive (entre les deux parties), ce sera extrêmement déstabilisant pour la confiance" des acteurs économiques, a-t-il poursuivi.
Fraîchement nommé, le chancelier de l'Echiquier britannique, Philip Hammond, s'est rendu à Chengdu pour tenter de désamorcer la fébrilité générale et rencontrer ses homologues, notamment allemand et français, selon des sources diplomatiques.
Au-delà du cas britannique, "de forts risques persistent (...) la volatilité financière demeure élevée, et les conflits géopolitiques, le terrorisme (après une série d'attentats meurtriers en Europe, NDLR), les flux de migrants continuent de compliquer l'environnement économique", a poursuivi le communiqué du G20, décrivant une reprise "plus faible qu'espéré".
Insistant sur le fait que les politiques monétaires déjà ultra-accommodantes des grandes banques centrales n'étaient pas suffisantes, plusieurs pays ou organisations comme le FMI avaient appelé les Etats en ayant le moyens à muscler leurs dépenses publiques pour soutenir une croissance fragilisée.
Le communiqué final du G20 appelle, lui, à utiliser "tous les outils disponibles" pour relancer l'activité et renforcer les dépenses d'infrastructures, reprenant une formule déjà employée par le G20 cette année en dépit des réticences ostensibles de Berlin à ce sujet.