Les députés britanniques ont vivement dénoncé lundi le milliardaire Philip Green, ancien patron de la chaîne de grands magasins BHS, dont la fermeture se traduit par la perte de plus de 10.000 emplois.
La politique de Philip Green représente "le visage inacceptable du capitalisme", selon un rapport parlementaire inhabituellement acerbe, qui parle de "tragédie" pour le personnel.
Frank Field, président de la commission parlementaire chargée du travail et des retraites, s'en est pris au magnat, en déclarant : "quelle sorte d'homme peut compter sa fortune en milliards mais ne pas savoir comment se comporter correctement?".
M. Green avait acheté BHS pour 200 millions de livres en 2000, avant de revendre la chaîne en 2015 pour une livre symbolique à Dominic Chappell, un ancien homme d'affaires en faillite, sans expérience dans le commerce de détail.
Le gouvernement examine actuellement le titre de chevalier de M. Green, et ce rapport parlementaire devrait renforcer les appels pour que cette distinction honorifique lui soit retirée.
Un porte-parole du gouvernement a déclaré que cette affaire montrait la nécessité de "réformer le capitalisme afin qu'il bénéficie à tous".
La Première ministre Theresa May a assuré de son côté qu'elle voulait être ferme envers "les comportements irresponsables dans le monde des affaires".
Les administrateurs judiciaires ont annoncé début juin que cette chaîne de grands magasins fondée en 1928 allait mettre la clef sous la porte faute de repreneur, laissant sur le carreau ses 8.000 salariés et faisant planer des menaces supplémentaires sur 3.000 emplois indirects.
A moins d'un improbable sauvetage, la chute de BHS, qui n'a pas su moderniser son modèle commercial face à la concurrence et la vente par internet, représente la plus grosse faillite au Royaume-Uni dans le secteur depuis celle de Woolworths en 2008.
La dette totale du groupe s'élève à 1,3 milliard de livres (1,7 milliard d'euros), y compris 571 millions de livres pour son seul fonds de pension dont les difficultés ont constitué un obstacle pour les repreneurs.