par Chuck Mikolajczak
NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a terminé dans le désordre une séance volatile vendredi, les investisseurs peinant à interpréter les déclarations de différents responsables de la Réserve fédérale, en premier lieu sa présidente Janet Yellen, au sujet de l'évolution des taux d'intérêt aux Etats-Unis.
Wall Street a alterné les hausses, les baisses et les tentatives de redressement tout au long de la journée.
L'indice Dow Jones a finalement cédé 53,01 points, soit 0,29%, à 18.395,40 après évolué dans une amplitude de près de 240 points.
Le S&P-500, plus large et principale référence des investisseurs, a perdu 3,43 points, soit 0,16%, à 2.169,04 alors que le Nasdaq Composite a en revanche progressé de 6,71 points, soit 0,13%, à 5.218,92.
Pour le Dow et le S&P-500, il s'agit de la plus forte baisse hebdomadaire depuis la semaine du vote britannique en faveur d'une sortie de l'Union européenne en juin, avec un recul de 0,85% pour le premier et de 0,68% pour le second. Le Nasdaq, lui, a perdu 0,37% sur la semaine.
Signe de la nervosité des marchés, l'indice de volatilité du CBOE, surnommé "l'indice de la peur" à Wall Street, a touché un pic de sept semaines avant de limiter sa hausse à 0,51%.
Les investisseurs attendaient avec impatience le discours de Janet Yellen lors du symposium annuel des banquiers centraux de Jackson Hole, dans le Wyoming, mais la présidente de la Fed ne les a guère éclairés sur ses intentions et c'est finalement une intervention de Stanley Fischer, le vice-président de la banque centrale américaine, qui les a le plus marqués.
Tout en jugeant que les arguments en faveur d'une hausse des taux se renforçaient aux Etats-Unis, Janet Yellen a entretenu le flou sur le calendrier. "Notre capacité à prédire comment le taux des fed funds va évoluer à travers le temps est assez limitée", a-t-elle dit, en soulignant que "l'économie est fréquemment ébranlée par des chocs et, en conséquence, évolue rarement conformément aux prévisions".
LES FINANCIÈRES RÉSISTENT
Alors que les investisseurs peinaient à interpréter ces déclarations, Stanley Fischer a été plus direct en intervenant dans la foulée sur CNBC. Il a assuré que les propos de la présidente de la Fed étaient compatibles avec un relèvement de taux dès septembre, voire plusieurs d'ici la fin de l'année.
"Même s'ils ont dit la même chose, les déclarations de Fischer ont eu une tonalité bien plus agressive que celles de Yellen", a réagi Ryan Larson, responsable des marchés actions américains chez RBC Global Asset Management à Chicago.
Les investisseurs ont relevé à 30% la probabilité d'une hausse de taux en septembre, contre 21% jeudi, selon le baromètre FedWatch de CME Group. La probabilité d'une hausse de taux en décembre est quant à elle passée, à leurs yeux, de 51,8% jeudi à 60,2% vendredi.
Les propos de Janet Yellen et plus encore l'interprétation qu'en a livré Stanley Fischer ont entraîné un raffermissement du dollar, qui a grimpé à un pic de 10 jours face à un panier de devises de référence, et pesé sur les marchés actions.
Si sept des 10 grands indices sectoriels du S&P ont fini dans le rouge, les valeurs financières (+0,06%) ont résisté et certaines telles Bank of America (+1,67%) et Citigroup (+0,84%) ont tiré leur épingle du jeu en profitant de la perspective d'une hausse des taux.
Les services aux collectivités ("utilities") ont en revanche abandonné 2,11%, leur plus forte baisse en une séance depuis plus de quatre mois.
Aux valeurs individuelles, Autodesk, spécialiste des logiciels professionnels, a bondi de 8,12% à 68,87 dollars, plus forte hausse du S&P-500, après des relèvements d'objectifs de cours de la part de plusieurs courtiers.
Herbalife a en revanche cédé 2,31% à 60,50 dollars à la suite d'un article du Wall Street Journal évoquant une possible cession par l'investisseur activiste Carl Icahn de sa participation dans le spécialiste des produits nutritionnels.
(Bertrand Boucey pour le service français) 2016-08-26T203205Z_1_LYNXNPEC7P1FA_RTROPTP_1_USA-BOURSE-CLOTURE.JPG