TRÉLAZÉ, Maine-et-Loire (Reuters) - François Hollande a salué mercredi le recul du nombre de chômeurs n'ayant eu aucune activité en juillet en déclarant que la "tendance" à la "baisse du chômage" s'était "amplifiée depuis le début de l'année".
La publication des données mensuelles par le ministère du Travail a coïncidé avec une visite présidentielle dans une PME ayant bénéficié de dispositifs d'aide à l'emploi et à l'investissement située à Trélazé (Maine-et-Loire), près d'Angers.
Après deux mois de progression, le recul du chômage en juillet a concerné toutes les tranches d'âge mais il s'est s'accompagné d'une hausse du nombre de chômeurs exerçant une activité réduite.
Toujours selon les chiffres du ministère, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A (sans aucune activité) a reculé de 0,5% le mois dernier pour s'établir à 3.506.600, soit 19.100 de moins que fin juin.
"La tendance, c'est la baisse du chômage, et depuis le début de l'année, elle s'est même amplifiée", a dit François Hollande. "Nous devons néanmoins accélérer les procédures, et faire que nous puissions donner aux entreprises, dans ce contexte économique favorable même s'il n'est pas encore celui que nous pouvons espérer, toutes les conditions pour réussir."
Le chef de l'Etat a vanté les mérites du dispositif "Aide Embauche PME", une prime de 4.000 euros réservée aux entreprises et associations de moins de 250 salariés, qui a enregistré "600.000 demandes pour autant de contrats de travail" depuis janvier 2016, selon le ministère du Travail.
LOI TRAVAIL
"Grâce à ce dispositif, à d'autres mécanismes et aussi à la croissance, le chômage a commencé à baisser depuis le début de l'année", a dit François Hollande. "Il peut y avoir des mois qui se révèlent être bons, d'autres mois moins bons, mais la tendance est là : le chômage baisse et nous pouvons considérer que toutes les catégories de chômeurs sont concernées."
Le président a au passage mis en exergue les effets du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (Cice), initié sous le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
"Aujourd'hui, dans l'industrie, un salarié français coûte, si je puis dire, moins qu'un salarié en Allemagne, sans que le salaire du travailleur ait été mis en cause, car je ne l'aurais pas accepté", a-t-il souligné. "C'est par l'allègement des cotisations que nous avons permis aux entreprises, notamment dans l'industrie, d'être compétitives."
Le président était accompagné de Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle, qui a porté la loi Travail contestée par une partie des syndicats.
"J'ai voulu aussi que les PME bénéficient pleinement de la loi Travail", a dit François Hollande. "Cette loi que Myriam El Khomri a défendu au Parlement, cette loi que j'ai voulu avec le gouvernement de Manuel Valls, y renforcera et facilitera le dialogue social."
"Ce qui mine une société, c'est le doute, c'est la crainte", a conclu le président, en allusion aux attentats qui ont frappé le pays. "S'il y a un doute sur la place de chacun, si certains s'estiment exclus ou écartés, alors on voit bien les risques qui peuvent exister dans notre pays. C'est pourquoi l'enjeu de l'emploi dépasse bien les chiffres du chômage."
François Hollande a fait de la baisse du chômage une priorité de son quinquennat et une condition de son éventuelle entrée en lice pour un second mandat. Il devrait prendre sa décision à la fin de l'année.
Interrogé à ce sujet sur BFM TV, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a répondu : "Tout n'est pas résolu mais on va dans le sens qu'il avait souhaité."
"Sur la question du chômage, on a une réponse qui est apportée par les faits. Après, (sur) la question posée de la candidature de François Hollande, la réponse ce sera au mois de décembre", a ajouté ce proche du président.
(Guillaume Frouin, avec Elizabeth Pineau à Paris, édité par Emmanuel Jarry)