C'est à 5.671 mètres d'altitude qu'une vingtaine de Français et d'Iraniens ont célébré cette semaine le rapprochement économique et humain entre Paris et Téhéran en gravissant ensemble le plus haut sommet d'Iran.
Cette expédition sur le Mont Damavand "est le prolongement immédiat de l'accord" sur le nucléaire iranien signé il y a près d'un an, le 14 juillet 2015, explique Frédéric Burnier Frambonet, qui menait le groupe français.
Elle symbolise la fin de l'isolement économique et diplomatique dans lequel se trouvait l'Iran, qui a en échange renoncé à se doter de l'arme atomique.
L'expédition "Mont Damavand - Rencontres au sommet" était composée de géomètres, de médecins-secouristes, d'alpinistes et d'entrepreneurs du secteur de l'aménagement de la montagne, tous soucieux de stimuler la relance du tourisme en Iran.
Elle marque aussi "le retour de l'expertise française de l'aménagement de la montagne en Iran", précise M. Burnier Frambonet, géomètre-expert de profession.
A la suite de l'accord sur le nucléaire, les sanctions internationales qui étouffaient l'économie iranienne ont été en partie levées en janvier. Depuis, de très nombreuses délégations économiques - y compris françaises - sont venues à Téhéran pour profiter des immenses possibilités offertes par un pays de 80 millions d'habitants riche en pétrole et en gaz.
L'objectif affiché de l'expédition était de mesurer symboliquement l'altitude du Damavand, dont les dernières données du Centre national de la cartographie d'Iran dataient de 2006 et indiquaient une altitude de 5.671 mètres.
Selon le géomètre-expert habitué des mesures du Mont-Blanc en France, "le Damavand étant un volcan semi-actif fait de cailloux, son altitude ne peut varier que de quelques centimètres par an". Contrairement à celle du Mont-Blanc (4.807 mètres) qui, "à cause de son glacier, peut varier de 3 à 4 mètres par an".
- Créer des stations -
Au-delà de cet aspect scientifique, la mission des montagnards français, accompagnée d'entrepreneurs, était aussi de tirer profit de la volonté du gouvernement iranien de développer le secteur touristique pour en faire d'ici 5 à 10 ans le deuxième pôle économique du pays après le pétrole.
La chaîne montagneuse de l'Alborz, qui surplombe la capitale Téhéran et sur laquelle est située le Damavand, ne comprend que quelques petites et moyennes stations de ski telles Tochal, Dizin ou Shemshak. "Nous devons réfléchir à de nouveaux équipements, car il y a moyen d'y créer des stations de montagne fonctionnant été comme hiver avec des parcours ludiques, notamment en VTT", souligne Frédéric Burnier Frambonet.
Le plus rapide et le plus simple pour les habitants de Téhéran souhaitant faire du ski en hiver est d'emprunter le téléphérique qui relie le nord de la ville aux pistes de la station de Tochal à 3.800 mètres d'altitude.
Construit dans les années 1970 avant la révolution islamique de 1979 par l'entreprise française Poma, basée à Voreppe, dans le département de l'Isère (Sud-Est de la France), elle a besoin d'être rénovée.
Poma est naturellement sur les rangs pour moderniser les équipements de cette ligne de téléphérique qui, à l'époque de sa construction, était la plus longue au monde avec 7,5 km et sept stations.