Le PIB a progressé de 0,3% en France au troisième trimestre (chiffre révisé en baisse de 0,1 point) mais le bref épisode de récession annoncé ensuite pourrait faire déraper la prévision du gouvernement qui table encore officiellement sur 1,75% de croissance en 2011.
Pour l'heure, "l'acquis de croissance" --autrement dit la hausse du produit intérieur brut (PIB) en fin d'année dans l'hypothèse d'une stagnation de l'activité au 4e trimestre-- atteint encore mathématiquement 1,7% selon l'Insee, très proche donc de l'objectif du gouvernement.
Mais l'Institut national de la statistique et des études économiques a prévenu à la mi-décembre que la France pourrait ensuite connaître un bref épisode de récession avec deux trimestres consécutifs de contraction du PIB.
Ce "fort ralentissement de l'activité" atteindrait -0,2% au quatrième trimestre puis -0,1% au premier trimestre 2012 avant une timide reprise.
L'Insee a ainsi revu en baisse sa prévision d'expansion de l'activité économique en 2011, à 1,6% contre une prévision de 1,7% dans sa précédente note de conjoncture qui remontait à octobre. Pour 2012,l'institut estime qu'il sera "difficile" de parvenir au 1% de croissance encore espéré par le gouvernement.
L'estimation de la croissance au troisième trimestre a par ailleurs été légèrement révisée à la baisse vendredi, de 0,1 point par rapport à la première projection, publiée à la mi-novembre.
Ce "moindre dynamisme" résulte de révisions des indicateurs de production industrielle et de la substitution d'un indice de chiffre d'affaires à des "extrapolations", a précisé l'Insee.
Pouvoir d'achat "stable"
Confirmée vendredi, la contraction de 0,1% de l'activité au deuxième trimestre était la première depuis que l'économie française est sortie de la récession au printemps 2009.
Au troisième trimestre, les dépenses de consommation des ménages, traditionnel moteur de la croissance en France, ont repris (+0,3% après -1,0% au deuxième).
L'investissement des entreprises a poursuivi sa croissance, quoique moins vivement qu’au trimestre précédent (+0,2% après +0,6%). Pour les "stratégistes" du Crédit mutuel-CIC, il s'agit de "la mauvaise surprise" de cette livraison statistique qui "reflète la faible profitabilité des entreprises françaises", d'autant que les perspectives "sur ce front restent sombrent".
Malgré tout, la demande intérieure finale (hors stocks) a contribué positivement à la croissance du PIB, de +0,2 point après -0,4 point.
Les importations se sont redressées (+0,7% après -1,0%) et se sont accrues quasiment au même rythme que les exportations (+0,8% après +0,7%) si bien que la contribution du solde extérieur à la croissance est neutre, après avoir atteint +0,5 point de PIB le trimestre précédent.
Quant aux variations de stocks des entreprises, elles ont contribué positivement à l’activité : +0,1 point au troisième trimestre, après -0,1 point au deuxième.
Toujours selon l'Insee, le pouvoir d’achat des ménages s'est affiché "stable" au troisième trimestre après avoir augmenté de 0,6% au deuxième trimestre, affecté par une "vive" progression (+3,1%) des impôts sur le revenu et le patrimoine.
Dans le même temps, la consommation des ménages en valeur a rebondi (+0,6% après -0,4%) avec un taux d’épargne qui a fléchi (de 17,3% à 17,1%). Au printemps, le bas de laine des Français avait atteint un niveau record depuis 1983, signe de leur préoccupation devant la détérioration de la situation économique.