La Bourse de Paris souffrait vendredi matin (-0,71%) de la chute du Nasdaq, qui a plombé l'ensemble des marchés américains la veille en matérialisant les craintes d'une valorisation excessive des valeurs technologiques.
A 09H17 (07H17 GMT), l'indice CAC 40 perdait 31,37 points à 4.382,12 points. Jeudi, il avait marqué le pas (-0,66%) au terme d'une séance volatile.
L'agenda du jour est plutôt léger côté indicateurs, et le marché parisien est pour le moment affecté par la dégringolade de Wall Street dans la nuit.
"Le Nasdaq a connu, hier, sa plus mauvaise séance depuis le 9 novembre 2011 (-3,9% à l’époque)! Le mouvement est particulièrement violent alors que les investisseurs avaient réagi très positivement la veille à la publication des minutes" de la Banque centrale américaine, observe Christian Parisot, analyste chez le courtier Aurel BGC.
Les investisseurs commencent à craindre l'existence d'une bulle sur les valeurs technologiques, jusqu'ici très demandées, mais qui génèrent peu de profits réels.
D'autres facteurs poussent les marchés à la baisse.
Les inquiétudes sur la Chine se rappellent au mauvais souvenir des investisseurs, avec de tristes chiffres du commerce extérieur publiés jeudi, et une inflation en baisse sur un an au mois de mars, explique Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
En outre, "les tensions en Europe de l'Est qui ont ressurgi lorsque le président (russe Vladimir) Poutine a menacé de stopper les approvisionnements en gaz de l'Ukraine, à moins que le pays ne règle ses factures impayées à Gazprom, jetteront probablement une ombre sur le sentiment du marché avant le week-end", craignent les économistes du Crédit Agricole CIB.
Dans ce contexte, le ralentissement de l'inflation en Allemagne confirmé à 1% en mars, et l'autre confirmation de l'inflation attendue en Espagne devraient passer au second plan.
Quelques indicateurs américains sont également au programme. Les prix à la production devraient progresser en mars aux Etats-Unis, tout comme la confiance des consommateurs mesurée par l'université du Michigan pour le mois d'avril.
Mais plus que ces indicateurs, "les résultats (des grandes banques) JPMorgan et Wells Fargo devraient se tailler la part du lion en termes d'attention" des investisseurs, estime Chris Weston, analyste chez IG.
Les publications de résultats d'entreprises pour le premier trimestre ont débuté cette semaine aux Etats-Unis, et ces deux banques sont des valeurs cycliques, capables de peser sur le reste de l'économie américaine.
Du côté de la cote parisienne, toutes les valeurs du CAC 40 étaient dans le rouge.
Thales lâchait 3,57% à 46,15 euros au lendemain de sa journée investisseurs, au cours de laquelle le groupe a détaillé une stratégie qui le réoriente vers les marchés civils, en évitant de chiffrer des objectifs de croissance.
Alstom perdait 1,09% à 21,76 euros, après avoir annoncé la signature d'un contrat dans lequel sa part s'élèvera "à près de 90 millions d'euros" pour la conversion d'une centrale au fioul d'Altamira au Mexique.
Suez Environnement cédait 1,31% à 14,34 euros alors qu'il vise 10% de croissance par an d'ici 2016 dans ses services d'eau destinés aux industriels.
Numericable était quasi-stable (+0,03% à 29,25 euros). Sa note pourrait être relevée par Moody's, qui a placé la valeur sous surveillance en attendant la finalisation du rachat de SFR, et a attribué la note "B1" à sa maison-mère Altice.
Scor cédait 0,28% à 25,21 euros, après avoir finalisé sa prise de participation majoritaire au capital des Presses universitaires de France (PUF).
Kaufman & Broad lâchait 1,18% à 22,56 euros, après avoir vu son résultat net reculer de 24% à 6,3 millions d'euros au premier trimestre 2014, en raison de la baisse des réservations de logements qui devrait se poursuivre sur l'année.
Cegid perdait 2,25% à 27,36 euros, après un chiffre d'affaires en légère hausse de 0,9% au premier trimestre 2014, tiré par l'activité de location de logiciels (SaaS) qui bondit de 30%.
Agrogénération était stable à 1,16 euros, après avoir procédé au paiement du coupon semestriel dû aux porteurs de ses titres obligataires, qu'il avait retardé en raison de l'instabilité politique ukrainienne qui a affecté sa trésorerie.
Integragen perdait 1,19% à 6,67 euros, après avoir creusé sa perte nette en 2013 à 2,5 millions d'euros du fait d'une hausse du coût des réactifs chimiques et de frais de R&D accrus dans l'autisme.
La Cour d'appel de Paris a permis à l'offre d'achat de la mutuelle d'assurances SMABTP sur la Société de la Tour Eiffel (+0,4% à 52,1 euros) d'aller à son terme malgré le recours introduit par l'actionnaire principal de celle-ci, mais, dans un jugement inédit, l'a rendue réversible.
A contre courant du marché, Guerbet bondissait de 4,89% à 33,67 euros grâce à l'approbation de la FDA, l'autorité américaine du médicament, pour l'utilisation aux États-Unis de son produit Lipiodol dans l'imagerie des tumeurs du foie.