par Jeffrey Heller
JERUSALEM (Reuters) - Un Palestinien a tué lundi un Israélien à l'aide d'un engin de chantier puis un soldat a été blessé par balles par un assaillant qui a pris la fuite à moto, ont déclaré les autorités israéliennes, qui interprètent ces deux incidents à Jérusalem comme des attaques "terroristes" liées au conflit à Gaza.
Yossi Parienti, chef de la police du district de Jérusalem, a déclaré qu'une pelleteuse avait "percuté un citoyen juif sur un chantier puis parcouru environ 500 mètres dans la rue, où elle a renversé un autobus avec son bras, blessant légèrement trois personnes".
Aucun passager ne se trouvait à bord de l'autobus au moment de la collision, survenue dans un quartier juif ultra-orthodoxe.
La police israélienne a identifié le conducteur de l'engin comme étant un Palestinien de Jérusalem-Est.
Cet incident a pris fin avec la mort du conducteur de l'engin, tué par la police.
Les chaînes de télévision israéliennes ont diffusé des images de caméras de surveillance montrant le bras mécanique de la pelleteuse jaune enfoncé dans le flanc de l'autobus allongé sur un trottoir.
Quelques heures plus tard, un homme a ouvert le feu sur un soldat et l'a touché au ventre avant de prendre la fuite sur une moto garée à proximité. Cet incident s'est produit près de l'université hébraïque de Jérusalem.
"Nous soupçonnons très fortement qu'il s'agisse d'une attaque terroriste", a dit Yossi Parienti à l'antenne de Channel 2.
Ces deux incidents n'ont fait l'objet d'aucune revendication.
Un porte-parole du Hamas palestinien a toutefois déclaré: "Nous saluons les actions héroïques et courageuses à Jérusalem, qui constituent une réaction naturelle aux crimes et aux massacres commis par l'occupation contre notre peuple à Gaza."
ISRAËL S'ATTENDAIT À CE GENRE D'ATTAQUES
Israël est engagé depuis début juillet dans une intervention militaire contre le Hamas dans la bande de Gaza.
Le bilan humain de cette opération baptisée "Bordure protectrice" dépasse désormais les 1.800 morts côté palestinien, en majorité des civils, selon les services de santé de l'enclave. Côté israélien, 64 militaires sont morts, auxquels s'ajoutent trois civils tués par des tirs de roquettes.
La situation à Gaza alimente les craintes d'attaques dans les villes israéliennes, a dit le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Yitzhak Aharonovitch.
"A partir du moment où les combats ont débuté dans le sud, nous avons pris conscience qu'un tel incident de la part d'un assaillant isolé pouvait se produire et des attaques avec ce genre de véhicules ont déjà été vues à Jérusalem", a-t-il dit à l'antenne de Channel 2, en allusion à l'attaque à l'aide d'un engin de chantier.
"Toute la famille (du conducteur de l'engin) est en train d'être interrogée. Nous voulons savoir qui l'a envoyé, s'il a agi seul, s'il était membre d'un réseau, tout cela est en cours de vérification", a ajouté le ministre.
Deux incidents similaires se sont produits en juillet 2008. Des engins de chantier conduits par des Palestiniens avaient alors percuté des piétons et des autobus israéliens, faisant un total de trois morts. Dans les deux cas, les conducteurs avaient été abattus.
En 2011, un chauffeur routier arabe avait lancé son camion contre des voitures et des piétons à Tel Aviv, tuant une personne. La police avait qualifié l'incident d'attaque délibérée. Le chauffeur a été condamné à la prison à vie.
(Avec Maayan Lubell et ori Lewis à Jérusalem et Nidal al-Mughrabi à Gaza; Bertrand Boucey pour le service français)