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Résorber le chômage, un défi majeur en Arabie

Publié le 13/07/2016 11:19
Des élèves de l'Institut supérieur de fabrication de plastique (HIPF) passent leurs examens à Ryad le 13 juin 2016 (Photo FAYEZ NURELDINE. AFP)

Des élèves de l'Institut supérieur de fabrication de plastique (HIPF) passent leurs examens à Ryad le 13 juin 2016 (Photo FAYEZ NURELDINE. AFP)

Dans une zone industrielle de Ryad, des étudiants passent leurs examens dans l'usine où ils seront amenés à travailler. Ces jeunes Saoudiens sont appelés à devenir la main d’œuvre qualifiée dont le royaume a besoin pour dynamiser son secteur privé.

Elèves de l'Institut supérieur de fabrication de plastique (HIPF), ils apprennent à fabriquer des sacs, des tuyaux et des bouteilles, des compétences qu'ils pourront immédiatement mettre en application dans la vie active.

Résorber le chômage dans le royaume est un défi majeur du plan "Vision 2030", l'ambitieux programme de réformes destiné à diversifier l'économie saoudienne, dépendante du pétrole, et réduire une fonction publique pléthorique.

Le Programme de transformation nationale (PTN) prévoit ainsi de réduire le taux de chômage de 11,6% à 9% en 2020.

En 2015, le Fonds monétaire international (FMI) a relevé un taux de chômage "très élevé, en augmentation" chez les jeunes saoudiens, dans un pays où les moins de 25 ans représentent plus de 50% de la population.

Le PTN préconise aussi de renforcer l'emploi des femmes, soumises à plusieurs restrictions dans ce pays ultra-conservateur. Leur taux de chômage a culminé l'an dernier à 33,8% et il était deux fois plus élevé chez celles de 20 à 30 ans, selon des statistiques officielles citées par la firme saoudienne Jadwa Investment.

"Dans notre culture, il nous est difficile d'aller travailler ou de faire notre propre choix", explique Salima Chaker al-Malki, 30 ans, qui n'a jamais travaillé.

Cette mère de trois enfants, couverte de la tête aux pieds, conformément à la règle en Arabie saoudite, espère que "Vision 2030" l'aidera à trouver un emploi convenable pour "pouvoir échapper à la routine de la vie et réaliser (ses) rêves".

- Transition difficile -

Selon les statistiques citées par Jadwa, 6,5 millions d'étrangers travaillaient l'an dernier dans le royaume pour une population autochtone de 21 millions d'habitants.

Les expatriés travaillent à tous les niveaux, allant des directeurs aux éboueurs, dans un pays où de nombreux habitants sont réticents à accepter des emplois qu'ils considèrent comme subalternes.

Des chefs d'entreprises déplorent souvent le manque de dévouement pour le travail chez leurs recrues locales.

Témoignant du comportement qui, selon les analystes, doit changer, Hadi al-Harbi, 18 ans et ex-garde de sécurité à La Mecque, n'a jamais fini ses études secondaires mais aimerait travailler de nouveau, à condition que le travail soit "confortable et bien payé".

Les Saoudiens sont presque deux fois plus nombreux à travailler dans le secteur public, où les horaires sont plus courts que dans le privé.

Le gouvernement entend réduire la masse salariale du secteur public de 45% du budget de l'Etat actuellement à 40% d'ici 2020 au titre de "Vision 2030", qui veut promouvoir une éducation de qualité avec "des normes rigoureuses".

Les instituts de formation existent mais sans les normes requises, a indiqué à l'AFP un expert étranger sous le couvert de l'anonymat.

Le HIPF est un des meilleurs des 240 établissements professionnels et techniques, gérés par la Technical and Vocational Training Corporation (TVTC - étatique) pour répondre aux besoins du marché du travail. Certaines écoles sont partenaires du TVTC et de firmes industrielles, offrant à leurs étudiants une formation et un emploi à la fin de leurs études.

Abdallah al-Kabi, 26 ans et diplômé du HIPF, défend l'expérience de cet établissement qui l'a embauché comme formateur. "L'opportunité d'avoir un emploi est plus facile ici qu'à l'université. J'ai décroché mon contrat durant mes études", explique-t-il.

Selon Abdallah al-Aameri, qui obtiendra son diplôme cette année, beaucoup d'étudiants du HIPF ont l'ambition de fonder leur propre société. "Comme ça, ils créeront des emplois pour les autres", dit ce jeune homme de 23 ans.

Le directeur de l'Institut, Khaled al-Ghefaili, se dit satisfait des résultats de l'établissement. Mais la pleine réussite passe par une évolution du secteur du plastique vers une production "de plus grande valeur ajoutée" qui favorisera l'emploi qualifié.

"Et cette transition ne sera pas facile", prévient-il.

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