Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains, partisan "d'une véritable refondation du modèle social et économique", souhaite "la remise en cause du monopole de présentation des syndicats", dans une interview aux Échos à paraître mercredi.
"Il faut poser la question de la représentativité syndicale. Les délégués syndicaux doivent cesser d’être nommés par les syndicats, ils doivent pouvoir être élus par les salariés. Et dans ce cadre, il faut autoriser la liberté de candidature dès le premier tour, ce qui signifie la remise en cause du monopole de présentation des syndicats", affirme l'ex-chef de l’État.
M. Sarkozy, dont le parti organise mercredi une "Journée de travail" sur le Code du travail, estime également que "le dialogue social ne fonctionn(ant) plus en France, la négociation sociale doit désormais se dérouler d’abord dans les entreprises, plutôt qu’au niveau de la branche ou du confédéral, à l’exception de certains secteurs particuliers" (artisanat, commerce ou cafés-restaurants).
"Quand un accord dans l’entreprise n’est pas possible entre les partenaires sociaux, ce sont les salariés de cette même entreprise qui doivent pouvoir trancher par référendum à la majorité simple. Les résultats de ce vote ne devraient pas pouvoir être remis en cause par les tribunaux, à la condition qu’il respecte bien sûr les normes fondamentales", ajoute-t-il.
Le patron des Républicains estime également que "le licenciement économique doit être rendu possible y compris pour réorganiser l’entreprise quand il est encore temps", précisant qu'il est "favorable au plafonnement des indemnités de licenciement, pour apporter plus de visibilité et de sécurité juridique. La rigidité du droit social, loin d’être une protection, est un frein considérable au recrutement".
Autre proposition: la suppression du seuil de 10 salariés pour les délégués du personnel et la fusion de l’ensemble des instances de représentation du personnel au-delà de 50 salariés, "les entreprises qui le souhaitent pouvant garder des instances distinctes".