EDF a confirmé jeudi ses objectifs pour 2014 après des bénéfices en hausse au premier semestre grâce à la diminution des dépenses d'exploitation et la production accrue de ses centrales nucléaires en France et en Grande-Bretagne, qui ont compensé un hiver doux.
Sur les six premiers mois de l'année, le bénéfice net du producteur français d'électricité est ressorti en hausse de 8,3% à 3,1 milliards d'euros, pour un chiffre d'affaires en repli de 3,8% à 36,1 milliards, affecté par des conditions météorologiques défavorables qui ont pesé sur la demande d'énergie.
En excluant la filiale italienne Edison, l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a progressé de 5,6% à 9,2 milliards d'euros, et de 5,3% à périmètre et taux de change constants.
Il est toujours attendu en hausse organique d'au moins 3% en 2014, a confirmé EDF dans un communiqué. Cet objectif ne tient cependant pas compte de la décision du Conseil d'Etat d'imposer une facture rétroactive aux foyers français pour la période allant du 23 juillet 2012 au 31 juillet 2013, après l'annulation d'un arrêté du gouvernement qui plafonnait la hausse des tarifs de l'électricité.
"Cette bonne performance est la preuve de notre capacité à répondre à deux impératifs indissociables: satisfaire les intérêts de nos actionnaires, et accomplir avec détermination notre mission de service public", a commenté le PDG, Henri Proglio, dans le communiqué.
Détenu à 84,4% par l'Etat, EDF avait annoncé en février qu'il réduirait progressivement ses investissements et continuerait à maîtriser ses coûts afin de générer une trésorerie positive après dividendes en 2018, en excluant le déploiement du compteur communicant Linky.
Ces efforts en matière de coûts se sont traduits en 2013 par des économies de 1,3 milliard d'euros, tandis que le montant des investissements nets devrait s'établir entre 13 et 13,5 milliards d'euros en 2014.
- Dépenses en baisse de 1,8% -
Dans l'Hexagone, le chiffre d'affaires s'est inscrit en baisse organique de 4,4% à 20,4 milliards d'euros, tandis que l'Ebitda a augmenté de 5,9% à 6,9 milliards.
"La réduction des dépenses d'exploitation à travers l'ensemble des activités en France est un des moteurs de cette croissance, avec une baisse de 1,8% au premier semestre, alors que le groupe poursuit sa politique active de recrutement", a expliqué EDF.
Cette meilleure rentabilité a aussi bénéficié de la progression de la production d'électricité nucléaire de 1,6 térawattheure, à 208,8 TWh, "grâce aux actions engagées pour maîtriser les durées d'arrêts programmés" des 19 centrales nucléaires du pays. Sur le premier semestre, "elles ont permis de réduire de moitié la durée moyenne de prolongation des arrêts par rapport à 2013", selon le groupe.
EDF a confirmé que les 58 réacteurs qu'il exploite dans le pays devraient produire entre 410 et 415 TWh sur l'ensemble de l'année.
Le géant de l'électricité a bénéficié aussi de la hausse de 5% des tarifs réglementés de vente en août 2013, mais l'augmentation identique prévue à la même période cette année a été annulée par la ministre de l'Energie Ségolène Royal, qui a invoqué une réforme en cours de leur mode de calcul afin d'en limiter l'inflation et préserver le pouvoir d'achat des consommateurs.
Matignon avait toutefois tempéré cette annonce, qui avait provoqué une chute spectaculaire du cours d'EDF à la Bourse de Paris, en indiquant qu'une "hausse modérée, inférieure à 5%", interviendrait en septembre ou octobre.
Selon une source proche du dossier, un effacement pur et simple de la hausse de 5% affecterait négativement le résultat net d'EDF à hauteur de 500 millions d'euros au second semestre.
EDF vise également en 2014 un ratio dette nette sur Ebitda de 2 à 2,5. Ce taux était de 1,9 à la fin juin, avec un endettement net de 30,6 milliards d'euros.
La consolidation dans les comptes d'EDF de Dalkia France à compter du 25 juillet, après la finalisation d'un accord de partage de la société énergétique avec Veolia Environnement, permettra de réduire la dette nette d'environ 200 millions d'euros.