Le Portugal est en mesure d'éviter tout éventuel dérapage budgétaire en 2016, a assuré lundi le gouvernement, plaidant sa cause auprès de la Commission européenne après l'ouverture d'une procédure de sanctions à son encontre.
"Le gouvernement portugais est prêt à adopter les mesures budgétaires permettant de corriger tout dérapage éventuel", écrit le ministre des Finances, Mario Centeno, dans une lettre adressée au vice-président de la Commission européenne chargé de l'euro, Valdis Dombrovskis, et au commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.
Le budget de l'Etat pour 2016 prévoit des dépenses gelées à hauteur de 346,2 millions d'euros, soit environ 0,2% du PIB, et des mesures de contingence chiffrées à 196,6 millions d'euros, a précisé le ministère des Finances dans un document publié avec la missive de M. Centeno.
"Nous nous engageons fermement à ne pas dégeler ces postes budgétaires", a ajouté le ministre, en réaffirmant que le Portugal parviendra à ramener son déficit public sous la barre des 3% du PIB dès cette année.
Dans le même temps, le gouvernement portugais a de nouveau protesté contre l'éventuelle application de sanctions. "Cela n'a pas de sens, politiquement et économiquement, de sanctionner le passé d'un pays qui a déjà pris des mesures effectives, comme c'est le cas du Portugal", commente M. Centeno.
Les ministres des Finances de la zone euro avaient enclenché la semaine dernière une procédure de sanctions, inédite dans l'histoire de la monnaie unique, contre le Portugal et l’Espagne pour ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour corriger leur déficit en 2015.
La Commission européenne doit proposer désormais des amendes, dont le montant maximum est de 0,2% du PIB, mais M. Moscovici a déjà dit qu'il souhaitait que la zone euro se dirige "vers des sanctions zéro".
Le Portugal avait manqué en 2015 son objectif de ramener son déficit public en dessous des 3% du PIB. Gonflé par les coûts liés au sauvetage de la banque Banif en décembre, le déséquilibre avait atteint 4,4%.