Le constructeur automobile allemand Volkswagen (DE:VOWG_p), sous le feu des critiques après le scandale des moteurs diesel truqués, a fait son mea culpa devant des députés européens mercredi à Bruxelles, et assuré que les consommateurs de l'UE s'en sortaient mieux que les Américains.
L'entreprise a fait "une énorme erreur", a reconnu Ulrich Eichhorn, directeur de la recherche et développement, devant les représentants de la commission d'enquête du Parlement européen qui se penchent sur le "dieselgate". "J'ai honte", a t-il ajouté, sans toutefois révéler les origines du scandale.
En septembre 2015, le groupe avait avoué avoir trafiqué un logiciel installé sur 11 millions de véhicules dans le monde pour sous évaluer leur réel degré de pollution lors d'éventuels contrôles.
M. Eichhorn a également promis mercredi que Volkswagen allait tout faire pour trouver "les bonnes solutions" pour ses clients et justifié à plusieurs reprises la différence de traitement entre les consommateurs américains et européens.
Outre-Atlantique, les automobilistes floués vont en effet être dédommagés. Selon une source proche du dossier, un peu plus de 10 milliards de dollars seront déboursés pour les indemniser et financer un fonds environnemental.
Dans l'UE, en revanche, aucun dédommagement financier n'est pour l'instant prévu. Volkswagen se contente de rappeler les véhicules touchés et de les "réparer".
"Le consommateur européen est mieux traité que le consommateur américain, car il peut conserver son véhicule, il n'y a donc pas de dommages", a néanmoins plaidé M. Eichhorn, regrettant de ne "pas être en mesure de réparer toutes les voitures américaines".
La Commission européenne, qui n'a pas actuellement le pouvoir de sanctionner directement un constructeur automobile en cas de tricherie à des tests d'homologation, a appelé plusieurs fois Volkswagen à traiter de la même façon ses clients des deux côtés de l'Atlantique.
La commission d'enquête du Parlement européen, qui est composée de 45 membres, s'est donnée un an -- jusqu'à fin 2016 -- pour faire la lumière sur les fraudes aux tests anti-pollution.