La presse dénonce mercredi "une tricherie" qui "pourrait polluer le secteur auto" à propos de l'affaire Volskwagen, le constructeur allemand ayant admis que 11 millions de ses véhicules étaient dotés d'un logiciel faussant les tests antipollution.
Pour L'Humanité, Volkswagen (XETRA:VOWG) a été "pris les mains dans le cambouis" et sa "tricherie" pourrait "polluer le secteur auto ".
Le Monde estime que "Volkswagen porte un coup à l’Europe" et juge que l'affaire "ternit l’image des Européens, volontiers donneurs de leçons lorsqu’ils se targuent d’être en pointe dans la lutte en faveur de l’environnement et contre le réchauffement climatique."
Le quotidien du soir pense que "l'’affaire dépasse largement le cas du seul constructeur allemand. C’est ce qui la rend encore plus inexcusable."
"Alors que le Salon de l’auto bat son plein à Francfort, le +Dieselgate+ éclabousse toute l’industrie : Volkswagen et son logiciel truqueur d’émissions polluantes est-il le seul constructeur à tricher ?", interroge Libération qui ne voit pas un tigre, mais un "tricheur dans le moteur".
Dans Les Echos, Daniel Fortin affirme qu'il "y a le feu à la maison Volkswagen" et se demande ce qui a "bien pu se passer dans la tête de ses dirigeants pour mettre ainsi en péril la vie de leur groupe? Quelle part de marché espérée, quel profit potentiel justifie que l’ on prenne le risque insensé de falsifier le moteur de 11 millions de voitures, soit plus que la production du groupe en un an?"
De son côté, Frédéric Vézard (Le Parisien/Aujourd'hui en France)constate "que les efforts -bien réels - des autres constructeurs pour respecter les normes environnementales sont plombées par de multiples arrangements avec la vérité. Le poison du mensonge pourrait se révéler aussi toxique pour l'industrie automobile que les rejets de CO2 ou de particules fines pour le promeneur."
"Mentir plus pour polluer moins. Il suffisait d’y penser mais il n’aurait pas fallu se faire prendre", ironise Patrick Louis dans La Dépêche du Midi.
"Pris les doigts dans le jerricane de diesel, les dirigeants de Volkswagen n’ont pas la moindre circonstance atténuante à faire valoir", assure Pascal Coquis (Les Dernières Nouvelles d'Alsace). "L’ampleur de l’escroquerie, car c’en est une, est telle en effet qu’il ne peut évidemment s’agir d’une initiative isolée et c’est ce qui la rend encore plus impardonnable", ajoute-t-il.
"Le drame de Fukushima avait révélé aux Japonais eux-mêmes l’aveuglement coupable de Tepco, le scandale Volkswagen renvoie aux Allemands l’image d’une faillite morale à travers l’objet qui fait une de leur plus grande fierté: l’auto made in Germany", commente Jean-Louis Hervois dans La Charente Libre.
Gaëtan de Capèle dans Le Figaro, trouve que "Paradoxalement, cette affaire, par son retentissement, est peut-être aussi un mal pour un bien." "Les déboires de Volkswagen apportent la démonstration spectaculaire de ce qu’il en coûte de jouer avec l’éthique et la probité, y compris lorsque l’on est un géant mondial. Pour toutes les entreprises tentées par le diable, c’est un avertissement sans frais.", affirme-t-il.