(Reuters) - Glencore a annoncé mercredi la cession d'une participation de 40% dans Glencore Agri, sa filiale agricole, au fonds de pension canadien CPPIB pour 2,5 milliards de dollars (2,2 milliards d'euros).
Le groupe minier et de négoce de matières premières précise qu'il compte affecter le produit de la vente à la réduction d'une dette qui figure parmi les plus élevées de son secteur d'activité.
La dette de Glencore atteignait une trentaine de milliards de dollars (26,5 milliards d'euros) fin février, dans un contexte de chute des cours des matières premières.
Le groupe suisse a fait savoir qu'il visait à ramener son endettement net entre 17 milliards et 18 milliards de dollars d'ici fin 2016, soit un milliard de plus que prévu auparavant.
Les marchés s'interrogent sur la capacité du groupe à gérer efficacement ses activités de négoce avec un tel niveau de dette.
L'opération, qui valorise Glencore Agri à 6,25 milliards de dollars, doit être finalisée durant le second semestre, précise Glencore, qui ajoute qu'ensuite, à l'issue d'un délai de huit ans, soit le CPPIB (Office d'investissement du régime de pensions du Canada) soit lui-même pourrait décider d'introduire la filiale en Bourse.
Cette filiale comprend plus de 200 installations de stockage dans le monde, 31 usines de traitement et 23 ports, qui permettaient à Glencore de faire du négoce de céréales, de graines oléagineuses, de riz, de sucre et de coton.
Lors de la présentation de ses résultats le 1er mars, Glencore s'était dit confiant dans sa capacité à atteindre son objectif de quatre à cinq milliards de dollars de cessions d'actifs d'ici fin 2016.
Reuters avait rapporté en octobre que Glencore était en négociations avec le fonds souverain saoudien et l'entreprise publique chinoise CofCo, ainsi qu'avec des fonds de pension canadiens, pour leur vendre une part de ses actifs agricoles.
Le Wall Street Journal a écrit mardi que le CPPIB, l'un des plus gros fonds de pension mondiaux, avait sans doute remporté le marché.
Vers 15h00, l'action Glencore perd 4,48% à 247,5 pence en Bourse de Londres alors qu'elle avait ouvert en hausse, entraînant l'indice européen des ressources naturelles, qui s'est également retourné à la baisse et cède 2,08%.
Le titre était tombé sous la barre des 70 pence à la fin de l'an dernier par rapport à un pic de 556 pence atteint peu après son introduction en Bourse de 2011, en raison des inquiétudes des investisseurs concernant l'endettement du groupe, dans un contexte d'effondrement des prix du cuivre et du charbon.
Le cours s'est toutefois nettement redressé après l'annonce par le groupe suisse de mesures de réduction de sa dette pour éviter qu'elle ne soit abaissée en catégorie spéculative, via une augmentation de capital, une baisse de ses stocks, une suspension de ses dividendes et des cessions d'actifs.
(Noor Zainab Hussain et Vidya L Nathan à Bangalore, Wilfrid Exbrayat et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)