par Patrick Vignal
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue dans le rouge jeudi et les principales Bourses européennes reculent à mi-séance, le regain de tension entre Washington et Pékin et des statistiques chinoises contrastées incitant les investisseurs à la prudence dans l'attente des annonces de la Banque centrale européennne (BCE).
Les contrats à terme sur les indices de référence de la Bourse de New York signalent une ouverture en baisse de 0,7% à 1,45%.
À Paris, le CAC 40 recule de 0,84% à 5.065,93 points vers 10h00 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,65% et à Londres, le FTSE cède 0,55%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,63%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,71% et le Stoxx 600 0,75%.
La BCE, dont le communiqué de politique monétaire tombera à 11h45 GMT et sera suivi 45 minutes plus tard de la conférence de presse de la présidente de l'institution, Christine Lagarde, ne devrait rien annoncer de spectaculaire et se contenter de réaffirmer sa volonté de demeurer extrêmement accommodante.
Au lendemain d'une séance marquée par les espoirs dans la mise au point d'un vaccin contre le Covid-19, l'aversion au risque est de retour en raison d'indicateurs chinois contrastés qui jettent un doute sur la vigueur du redressement de l'économie mondiale.
La Chine a bien renoué avec la croissance au deuxième trimestre (+3,2% sur un an) mais les ventes au détail ont accusé un recul inattendu qui suggère que la demande des consommateurs reste faible.
Le différend entre les États-Unis et la Chine concernant entre autres la protection des libertés civiles à Hong Kong inquiète également toujours les investisseurs.
Donald Trump n'a pas exclu de prendre des sanctions supplémentaires contre de hauts représentants chinois après les mesures annoncées mardi pour punir Pékin de son attitude à l'égard du territoire.
Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a déclaré de son côté que les Etats-Unis imposeraient des restrictions en matière de visa aux employés des entreprises chinoises comme Huawei Technologies qui sont soupçonnées de faciliter les atteintes aux droits de l'homme.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Twitter (NYSE:TWTR) pourrait souffrir après avoir déclaré que des pirates informatiques avaient pénétré mercredi ses systèmes internes pour détourner les comptes de certaines des personnalités les plus suivies sur le réseau social et les utiliser afin de récolter de la cryptomonnaie. Le titre perd 6,5% dans les échanges avant l'ouverture.
VALEURS EN EUROPE
Tous les secteurs européens sont en baisse, à commencer par les ressources d base (-1,16%) et les produits alimentaires (-1,53%).
Aux valeurs individuelles, le suisse Richemont (SIX:CFR) recule de 5,35% après avoir fait face à des "perturbations sans précédent" provoquées par la pandémie de coronavirus lors du trimestre clos fin juin, ce qui a presque divisé par deux son chiffre d'affaires.
Le brasseur Heineken perd pour sa part 2,42% après avoir publié un chiffre d'affaires net en baisse de 16,4% au premier semestre.
A Paris, Casino cède 3,80%, pénalisé par un abaissement de recommandation par Bryan Garnier, qui passe à la vente sur la valeur.
Contre la tendance, Alstom (PA:ALSO) prend 2,22% après avoir annoncé un chiffre d'affaires en baisse mais supérieur aux attentes au premier trimestre de son exercice 2020-2021 et indiqué que le projet de rachat des activités ferroviaires du canadien Bombardier (TSX:BBDb) était sur la bonne voie.
TAUX/CHANGES
Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans perd un point de base à 0,601%, et son équivalent allemand est quasiment inchangé à -0,445%.
Le dollar est stable face à un panier de devises de référence et l'euro perd un peu de terrain pour repasser en dessous de 1,14 dollar avant les annonces de la BCE.
Les taux et les devises pourraient par ailleurs réagir à la publication de plusieurs indicateurs américains dont les ventes au détail et les inscriptions au chômage, à 12h30 GMT.
PÉTROLE
Les prix du pétrole reculent au lendemain de la décision de l'Opep et de ses alliés d'assouplir à partir du mois prochain le pacte de baisse coordonnée de leur production de pétrole.
Le Brent de mer du Nord cède 0,89% à 43,40 dollars le baril et le brut américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 1,31% à 40,66 dollars. Ils avaient gagné plus de 2% mercredi à la faveur de la forte baisse annoncée des stocks de brut américain.
(édité par Blandine Hénault)