Par Geoffrey Smith
Investing.com -- De plus en plus de navires sont bloqués en attendant d'entrer dans le canal de Suez (PA:SEVI), qui pourrait rester bloqué jusqu'à dimanche. L'Union européenne et le Royaume-Uni mettent un frein à leur guerre des vaccins, à l'approche d'un sommet auquel participera le président Joe Biden, qui appellera à un front uni contre la Chine, où les médias gouvernementaux ont lancé une offensive contre Nike (NYSE:NKE) et H&M (ST:HMb) après que ces sociétés ont annoncé qu'elles allaient rompre leurs liens avec leurs fournisseurs de coton du Xinjiang en raison d'allégations de travail forcé. AstraZeneca (NASDAQ:AZN) revoit à la baisse l'évaluation de l'efficacité de son médicament Covid-19 - pas de beaucoup, mais suffisamment pour susciter de nouveaux doutes. Et les données sur les demandes d'allocations chômage devraient montrer que la tendance à la baisse du chômage se réaffirme. Voici ce qu'il faut savoir sur les marchés financiers ce jeudi 25 mars.
1. Le canal de Suez toujours bloqué
Le canal de Suez, l'une des artères les plus importantes pour le commerce mondial, est resté bloqué pour la troisième journée consécutive après qu'un énorme porte-conteneurs se soit heurté à ses parois sous l'effet de vents violents mardi.
Selon l'agence Bloomberg, une équipe de sauvetage d'élite devrait arriver sur place plus tard jeudi pour ajouter ses efforts à ceux des remorqueurs et des excavateurs qui n'ont pas réussi jusqu'à présent à extraire le navire, plus long que la Tour Eiffel de Paris.
Le blocage a laissé près de 200 navires bloqués attendant l'entrée dans le canal, une perturbation qui devrait se répercuter sur les prix des produits de base et les flux commerciaux pendant au moins un mois. Le canal est non seulement une voie majeure d'acheminement du pétrole brut du golfe Persique vers l'Europe et la côte est des États-Unis, mais aussi du pétrole russe destiné à l'Asie.
Les contrats à terme sur le brut ont baissé de 1,7% à 60,17 dollars le baril, tandis que le Brent a baissé de 1,3% à 63,55 dollars le baril.
2. L'Europe et le Royaume-Uni mettent fin à la guerre des vaccins ; AstraZeneca révise ses données sur les médicaments
Le Royaume-Uni et l'Union européenne ont annoncé une trêve dans leur lutte pour les vaccins, s'engageant à travailler ensemble dans une déclaration commune publiée avant un sommet européen qui se tiendra dans la journée. Le président américain Joe Biden assistera également à distance à ce sommet.
Dans la nuit, AstraZeneca a mis à jour les résultats de ses essais aux États-Unis pour montrer un taux d'efficacité légèrement inférieur pour son vaccin Covid-19. Elle affirme désormais que le médicament est efficace à 76 % pour stopper le virus, et répète qu'il est efficace à 100 % pour prévenir les décès et les hospitalisations.
L'écart avec les résultats initiaux jette néanmoins une lumière fâcheuse sur les processus internes d'AZ, ajoutant à la confusion antérieure concernant les résultats initiaux de ses tests en Europe. Le virus AZ est un élément essentiel de la campagne de vaccination mondiale, étant nettement moins cher que ceux proposés par Pfizer (NYSE:PFE) et Moderna (NASDAQ:MRNA). C'est important car les deux pires épidémies au monde font actuellement rage en Inde et au Brésil.
3. Les actions US devraient ouvrir à la hausse ; les revendications de chômage et les intervenants de la Fed sont attendus
Les actions américaines devraient ouvrir en légère hausse après leur baisse de mercredi, l'attention étant probablement portée sur le rapport hebdomadaire sur les demandes d'allocations chômage à 13h30.
Vers 12h20, les Dow Jones Futures étaient en hausse de 75 points, soit 0,2%, tandis que les S&P 500 futures étaient en hausse de 0,3% et les Nasdaq 100 futures de 0,5%.
Les demandes initiales d'allocations devraient être ramenées à 730 000 contre 770 000 la semaine précédente, mais le chiffre le plus important sera sans doute, comme toujours, le nombre total de personnes bénéficiant d'allocations de chômage. La lecture finale du PIB du quatrième trimestre est également attendue au même moment.
Les membres de la Réserve fédérale, John Williams (NYSE:WMB), Richard Clarida, Charles Evans, Mary Daly et Raphael Bostic, prononceront des discours au cours de la journée.
4. Les banques centrales émergentes s'interrogent sur la hausse de l'inflation ; la chute du Bitcoin se poursuit
C'est une autre grande journée pour les banques centrales des marchés émergents, l'Afrique du Sud et le Mexique devant annoncer leurs dernières décisions de politique monétaire. Les pressions inflationnistes ont contraint la Turquie, la Russie et le Brésil à relever leurs taux d'intérêt la semaine dernière, et si les analystes ne s'attendent pas à une hausse lors de ces deux réunions, la banque centrale mexicaine en particulier devrait adopter des orientations plus expansionnistes.
Dans la nuit, la Suisse a laissé sa politique monétaire inchangée, mais a atténué ses propos concernant une éventuelle intervention pour limiter la hausse du franc.
Dans l'espace des monnaies numériques, le bitcoin a continué de glisser sur fond de commentaires négatifs sur l'adoption de cette monnaie par Tesla (NASDAQ:TSLA). Les analystes de Bank of America (NYSE:BAC) ont publié une note soulignant l'empreinte carbone de la monnaie, qui est en contradiction avec l'objectif déclaré de Tesla de réduire les émissions de carbone. Lors d'une conférence organisée par la Banque des règlements internationaux, Benoît Coeure, ancien membre du conseil de la BCE, a répété que le bitcoin n'avait pas réussi à s'imposer comme une véritable monnaie.
5. Nike et H&M subissent un contrecoup en Chine après le boycott du coton au Xinjiang
Parmi les valeurs à surveiller plus tard, on peut citer Nike, qui fait face à une réaction brutale en Chine après avoir coupé les liens avec les fournisseurs de coton de la province du Xinjiang. La chaîne de mode suédoise H&M connaît le même problème.
Ces entreprises ont pris leurs dispositions après que les États-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni ont imposé des sanctions à des responsables chinois en raison d'allégations de violations des droits de l'homme au Xinjiang, où les États-Unis affirment que la Chine mène un génocide de sa minorité musulmane ouïgoure. La Chine a réagi avec colère à ce qu'elle considère comme une ingérence dans ses affaires intérieures.
La participation de Biden au sommet de l'UE devrait refléter une position plus unie de l'Occident vis-à-vis de la Chine.