Par Geoffrey Smith
Investing.com -- La Réserve fédérale devrait relever ses taux d'intérêt pour la première fois en plus de trois ans, mais combien de hausses supplémentaires la banque centrale prévoit-elle cette année ? Les données des ventes au détail pour février sont attendues. Le gouvernement et la banque centrale de Chine promettent de soutenir l'économie et les marchés financiers, déclenchant ainsi la plus forte hausse des actions chinoises en une journée depuis des années. Les actions américaines devraient poursuivre leurs gains de mardi, le pétrole restant sous pression, ce qui atténue les craintes de stagflation. Par ailleurs, la Fédération de Russie devrait manquer pour la première fois le remboursement de sa dette internationale. Voici ce qu'il faut savoir sur les marchés financiers ce mercredi 16 mars.
1. La Fed s'apprête à entamer un cycle de hausse des taux ; les ventes au détail de février sont attendues
La Réserve fédérale devrait hausser les taux d'intérêt pour la première fois depuis 2018 lorsqu'elle conclura sa réunion de politique régulière à 19h00.
Les attentes du consensus sont pour une augmentation de 25 points de base de la fourchette cible des fed funds, la portant à 0,25%-0,5%. Une hausse plus importante de 50 points de base n'a pas été totalement exclue, mais elle irait à l'encontre des orientations données par le président Jerome Powell lors de son récent témoignage au Congrès. Les analystes de Wall Street suggèrent que la Fed relèvera les taux de 150 à 175 points de base cette année, et qu'elle commencera à liquider l'énorme portefeuille d'obligations qu'elle a accumulé ces deux dernières années.
Une minorité soutient qu'un resserrement aussi spectaculaire ne sera pas nécessaire, en raison du ralentissement économique à attendre de l'impact de la guerre en Ukraine et de la hausse des prix de l'énergie. Les données sur les ventes au détail de février, attendues à 13h30, pourraient donner une idée de la mesure dans laquelle le consommateur américain a été affecté jusqu'à présent par ces facteurs.
2. L'équipe chinoise à la rescousse
Les marchés boursiers chinois ont enregistré leur plus forte hausse en une journée depuis des années après des déclarations coordonnées de la banque centrale et du gouvernement promettant de soutenir l'économie en général et - fait rare - les marchés financiers en particulier.
Les actions chinoises s'étaient effondrées ces derniers jours en raison des craintes suscitées par les fermetures liées au programme Covid, les campagnes de réglementation contre les entreprises technologiques et la menace de retrait de la cote des bourses américaines. Pendant ce temps, le secteur immobilier continue de souffrir d'un processus de désendettement indispensable.
Les déclarations du gouvernement ont promis une approche mesurée de la réglementation nationale et ont indiqué que des progrès étaient réalisés dans les discussions avec les États-Unis.
3. Les actions devraient ouvrir en hausse alors que le pétrole chute à nouveau
Les marchés boursiers américains devraient ouvrir en hausse plus tard, les premiers échanges étant dominés par les chiffres des ventes au détail et les développements ultérieurs dépendant entièrement de la Fed.
À 13h15, les Dow Jones futures étaient en hausse de 330 points, soit 1,0 %, tandis que les S&P 500 futures étaient en hausse de 1,2 % et les Nasdaq 100 futures en hausse de 1,8 %. Ces trois indices avaient fortement progressé mardi, la chute des prix du pétrole ayant apaisé l'une des principales craintes du marché.
Parmi les valeurs susceptibles de faire l'objet d'une attention particulière, citons Lennar (NYSE:LEN), qui publie ses résultats le jour même où la National Association of Home Builders publie son rapport mensuel sur le marché du logement. Les ADR chinois, quant à eux, semblent prêts pour la mère de tous les rebonds.
4. Les pourparlers de paix ukrainiens se poursuivent alors que la Russie s'apprête à manquer le paiement de sa dette extérieure
Les responsables ukrainiens et russes ont continué à adopter un ton plus positif dans leurs commentaires concernant la possibilité d'un cessez-le-feu et d'une solution diplomatique à la guerre, même si la difficile chorégraphie de ces commentaires fait qu'il y a toujours des déclarations contradictoires à trouver.
Dans une interview accordée au média russe RBC, le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov a fait écho aux commentaires d'un haut conseiller du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, selon lesquels il existe des domaines de progrès et des possibilités de compromis (mardi, Zelensky a réitéré son aveu selon lequel l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN est impossible dans un avenir prévisible). Lavrov a déclaré qu'un modèle de neutralité semblable à celui de l'Autriche et de la Suède après la Seconde Guerre mondiale était sur la table.
Toutefois, dans des commentaires faits tard dans la journée de mardi, le président Vladimir Poutine avait déclaré que l'Ukraine n'était "pas sérieuse" en voulant un cessez-le-feu, et des responsables ont annoncé qu'une contre-offensive avait commencé dans plusieurs régions. Zelensky doit faire un discours virtuel au Congrès aujourd'hui et il est probable qu'il réitère sa détermination à poursuivre le conflit.
Par ailleurs, le gouvernement russe risque de ne pas payer les intérêts de sa dette internationale, puisqu'il a fait part de son intention de n'effectuer ses paiements qu'en roubles. Contrairement au défaut de paiement de 1998, il s'agirait d'un défaut de paiement par choix, plutôt que le résultat d'une incapacité à payer.
5. Le pétrole chute alors que l'AIE réduit ses perspectives de demande et que l'Iran signale qu'il se rapproche de l'accord nucléaire
Les prix du pétrole brut ont légèrement baissé dans des échanges volatils, prolongeant la chute de mardi sur des craintes concernant la trajectoire de la demande chinoise, alors que l'Iran a annoncé la libération de deux citoyens occidentaux dans un geste qui semble être un prélude à la levée des sanctions liées à son programme nucléaire.
L'Agence internationale de l'énergie avait précédemment revu à la baisse son estimation de la demande mondiale de pétrole pour cette année, de 1 million de barils par jour, en raison de l'impact de la guerre en Ukraine et des sanctions occidentales qui l'ont accompagnée. Elle a toutefois fait valoir que 3 millions de b/j d'approvisionnement en Russie pourraient être interrompus à partir d'avril en raison des sanctions.
Le gouvernement américain publiera ses données sur les stocks hebdomadaires de pétrole, après que l'American Petroleum Institute ait fait état d'une augmentation choquante des stocks de brut de 3,75 millions, suggérant que les prix record de l'essence ont finalement eu un effet sur la demande américaine.
Vers 13h25, les contrats à terme sur le brut américain étaient en baisse de 1,5% à 95,39 $ le baril, tandis que les contrats à terme sur le brent étaient en baisse de 0,9% à 99,00 $ le baril.