Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Les demandes d'allocations chômage et le rapport Challenger sur les suppressions d'emplois donneront au marché davantage de matière à réflexion avant le rapport sur l'emploi de vendredi, et quelques intervenants de la Réserve fédérale aideront les gens à les interpréter. La Chine prévoit un important programme de relance au cours du second semestre de l'année. Merck est sur le point d'acheter le spécialiste du cancer Seagen pour 40 milliards de dollars, selon un rapport. Shell (AS:SHEL) signale que les prix élevés du pétrole et du gaz sont de retour dans un avenir prévisible, et le Premier ministre britannique Boris Johnson jette finalement l'éponge. Voici ce qu'il faut savoir sur les marchés financiers ce jeudi 7 juillet.
1. Teasers sur le marché du travail et interventions de la Fed
Le grand échauffement du rapport sur l'emploi de juin se poursuit jeudi, avec la publication des chiffres mensuels de l'enquête Challenger sur les suppressions d'emplois et des chiffres hebdomadaires des demandes de chômage à 13h30 et 14h30 respectivement.
Ces chiffres devraient étoffer l'image d'un marché du travail qui reste extraordinairement tendu en comparaison historique, malgré des signes de refroidissement ces dernières semaines. L'enquête JOLTS, Job Openings and Labor Turnover Survey, publiée mercredi, indiquait encore près de deux postes vacants pour chaque chômeur en mai, malgré une nette baisse par rapport au sommet atteint au début du printemps.
La disponibilité d'autres emplois est un facteur important pour contenir les demandes d'allocations de chômage, qui restent également faibles par rapport aux niveaux historiques, malgré leur récente augmentation. Les données commerciales du mois de mai, après que les importations aient baissé pour la première fois depuis plus d'un an en avril, pourraient également être importantes.
Par ailleurs, les responsables de la Réserve fédérale, Chris Waller et James Bullard, doivent s'exprimer à 19 heures.
2. La Chine envisage une relance budgétaire massive, tandis que les comptes de la BCE devraient refléter un resserrement de la pression
Selon Bloomberg, la Chine envisage un programme de relance budgétaire de 220 milliards de dollars pour son économie au second semestre de l'année, afin de l'aider à sortir de la crise immobilière en cours et à relancer la demande des consommateurs dans une économie mise à mal par une succession de blocages COVID-19.
Le programme permettrait une forte augmentation des émissions de dette par les gouvernements locaux, dont une grande partie serait destinée aux infrastructures, signe que Pékin s'efforce toujours de trouver des moyens nouveaux et plus efficaces de stimuler la croissance. Selon Bloomberg, les 1 500 milliards de dollars de ventes d'obligations envisagés seraient avancés sur le quota d'émissions de dette locale de l'année prochaine.
Cela risque de limiter la marge de manœuvre de la Banque populaire de Chine pour assouplir la politique monétaire, si cela est confirmé. Dans le reste du monde, la politique monétaire continue de s'orienter résolument dans l'autre sens, la banque centrale de Pologne devant relever son taux directeur de 75 points de base plus tard pour atteindre son niveau le plus élevé depuis 2003.
Les comptes rendus de la dernière réunion de la Banque centrale européenne sont également susceptibles de faire la lumière sur les pressions exercées en faveur d'un relèvement plus rapide des taux.
3. Les actions devraient poursuivre leurs gains de mercredi ; l'accord Merck/Seagen en ligne de mire
Les marchés boursiers américains devraient poursuivre leurs gains provisoires de mercredi à l'ouverture, alors que les dernières données économiques soutiennent les affirmations du président de la Fed, Jerome Powell, selon lesquelles l'économie peut faire face à des taux d'intérêt plus élevés.
Vers 13h00, les Dow Jones futures étaient en hausse de 71 points ou 0,2%, tandis que les S&P 500 futures et les Nasdaq 100 futures progressaient parallèlement. Les trois indices monétaires avaient gagné environ 0,3 % mercredi.
Parmi les valeurs susceptibles de faire l'objet d'une attention particulière, citons Merck, qui, selon le Wall Street Journal, serait en pourparlers avancés pour racheter le spécialiste du cancer Seagen pour environ 40 milliards de dollars. Les fabricants de puces seront également au centre de l'attention après que Samsung (KS:005930) a publié des résultats solides mais néanmoins un peu inférieurs aux attentes. GameStop (NYSE:GME) pourrait également attirer l'attention après avoir annoncé un fractionnement d'actions à raison de quatre pour une.
4. Johnson jette l'éponge
La livre a progressé alors que le Premier ministre britannique Boris Johnson a succombé à l'inévitable. Selon les médias britanniques, il annoncera sa démission du poste de chef du Parti conservateur à l'heure du déjeuner à Londres, avec l'intention de rester officiellement Premier ministre pendant l'été, le temps que son parti organise une course à la direction.
Cela impliquerait trois mois de dérive pour les actifs britanniques à un moment où l'économie ralentit fortement en raison d'une crise du coût de la vie. Sur une note plus positive, cela écarte le risque d'une action radicale visant à envenimer les relations avec l'UE en déchirant unilatéralement son accord commercial du Brexit.
Les bookmakers ont installé Rishi Sunak, qui a démissionné de son poste de chancelier de l'Échiquier mardi avec un fort soupçon de frustration de ne pas avoir pu resserrer la politique fiscale, comme le favori pour succéder à Johnson. Compte tenu de l'effondrement de leur cote de popularité dans les sondages, il n'est pas certain que les députés conservateurs estiment pouvoir se permettre une telle attitude belliciste.
5. Le pétrole augmente avant les données de l'EIA ; Shell envoie un signal haussier
Les prix du pétrole brut ont augmenté mais sont restés sous la barre des 100 $ le baril, du moins aux États-Unis, en dépit des données de l'American Petroleum Institute indiquant que les stocks de pétrole brut ont augmenté pour la quatrième fois en cinq semaines la semaine dernière, malgré le début du week-end du 4 juillet, qui est généralement une période de forte demande.
Les données du gouvernement américain sont attendues à 16h30, un jour plus tard que d'habitude en raison du congé. Dans la nuit, le géant britannique du pétrole et du gaz Shell (LON:RDSa) a envoyé un signal fort concernant l'impact des événements de cette année sur les perspectives à moyen terme des prix du pétrole et du gaz, en annulant jusqu'à 4,5 milliards de dollars de dépréciations qu'il avait effectuées pendant la pandémie. Cela permettra d'amortir l'impact sur le bilan de l'expropriation par le gouvernement russe du projet gazier Sakhalin-2.