Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Les rendements obligataires et les prix du pétrole progressent en raison des signes de ce que le PDG de Goldman Sachs (NYSE:GS), David Solomon, a appelé "l'inflation salariale partout". David Solomon, PDG de Goldman Sachs, a parlé d'une "inflation salariale généralisée" lors de la présentation des résultats décevants du quatrième trimestre mardi. Procter & Gamble (NYSE:PG) jettera davantage de lumière sur ce phénomène lorsqu'il publiera ses résultats plus tard. Les rendements obligataires américains augmentent, entraînant leur homologue allemand à 10 ans au-dessus de 0 % pour la première fois en près de trois ans. L'inflation au Royaume-Uni atteint également son plus haut niveau depuis 30 ans. Et Sony (NYSE:SONY) est sous le choc après que Microsoft (NASDAQ:MSFT) s'est emparé d'Activision Blizzard (NASDAQ:ATVI), transformant ainsi sa position sur le marché des jeux vidéo. Voici ce qu'il faut savoir sur les marchés financiers ce mercredi 19 janvier.
1. Inflation, inflation partout
Les rendements obligataires dans l'ensemble des pays développés ont atteint de nouveaux sommets, alors que de nouvelles preuves montrent que l'inflation augmente plus rapidement et reste plus longtemps que ce que les banques centrales avaient prévu l'année dernière.
Le rendement de l'obligation du Trésor américain à 10 ans a encore augmenté de 2 points de bases pour atteindre 1,90%, son niveau le plus élevé en plus de deux ans. Cette hausse est survenue un jour après que le PDG de Goldman Sachs David Solomon, s'est plaint de "l'inflation des salaires partout", notamment dans sa propre banque, où la hausse des rémunérations a réduit les bénéfices et a fait chuter l'action de 7%.
Le rendement de l'obligation à 10 ans de l'Allemagne a dépassé 0 % pour la première fois depuis mai 2019 alors que l'inflation allemande a été confirmée à 5,3 % en décembre, tandis que l'inflation du Royaume-Uni a également surpassé les attentes pour atteindre un sommet de près de 30 ans à 5,4 %. Deux hauts responsables de la Banque d'Angleterre s'exprimeront plus tard et pourraient donner des indices quant à la probabilité d'une nouvelle hausse des taux de la BoE lors de sa réunion de début février.
2. Prêt, joueur 2 ?
L'action Sony (NYSE:SONY) a chuté de 13 % à Tokyo en réaction à l'acquisition par Microsoft de l'éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard. Cette transaction de 69 milliards de dollars, la plus importante jamais réalisée par Microsoft, remettra sérieusement en question le statut de la société japonaise en tant que deuxième société de jeux vidéo au monde en termes de revenus.
Il reste à savoir si l'opération finira par restreindre l'accès aux jeux d'Activision sur la console PlayStation de Sony, la grande rivale de la Xbox de Microsoft. Il est certain que les régulateurs antitrust examineront l'accord. Les traders de Tokyo n'attendaient cependant pas que les régulateurs leur disent à quel point l'accord serait mauvais pour les concurrents de Microsoft.
3. Les actions s'apprêtent à rebondir ; les résultats de P&G sont attendus, ASML brille
La saison des résultats s'élargit mercredi, avec les rapports de UnitedHealth (NYSE:UNH) et, ce qui est particulièrement intéressant étant donné l'accent mis actuellement sur l'inflation, du géant de la consommation Procter & Gamble. Ces deux entreprises publient leurs résultats avant le début de la séance, tandis que la société néerlandaise ASML a déjà affiché une forte augmentation des bénéfices et des dividendes.
United Airlines (NASDAQ:UAL), Prologis (NYSE:PLD) et l'opérateur de pipelines Kinder Morgan (NYSE:KMI) doivent également publier leurs résultats, tandis que Morgan Stanley (NYSE:MS) et Bank of America (NYSE:BAC) donneront les détails du quatrième trimestre de Wall Street.
Les actions en général ne devraient récupérer qu'une petite partie de leurs lourdes pertes de mardi. Vers 13h20, les Dow Jones futures étaient en hausse de 62 points, soit 0,2%, tandis que les S&P 500 futures étaient en hausse de 0,2% et les Nasdaq 100 futures de 0,3%.
Le calendrier des données est relativement léger, les seules données dignes d'intérêt étant les mises en chantier et les permis de construire pour décembre.
4. Blinken rencontre Lavrov alors que les nuages de guerre s'accumulent
Le secrétaire d'État américain, Anthony Blinken, rencontrera son homologue russe, Sergey Lavrov, dans le courant de la semaine, afin d'éviter une nouvelle invasion russe en Ukraine.
Les pourparlers menés jusqu'à présent à un niveau plus subalterne ont donné peu de résultats, et la ministre allemande des affaires étrangères Annalena Baerbock est également rentrée de Moscou les mains vides mardi.
Les craintes d'une invasion et d'une occupation russes ont été alimentées mardi par la nouvelle selon laquelle les forces russes mèneraient des manœuvres conjointes dans le sud du Belarus, à moins de 150 km de la capitale ukrainienne, Kiev.
5. Le pétrole atteint de nouveaux sommets après l'explosion de l'oléoduc Irak-Turquie ; l'API en ligne de mire
Les prix du pétrole brut sont restés proches de leurs plus hauts niveaux depuis sept ans, même s'ils se sont légèrement détendus à la suite de l'annonce de la reprise des activités d'un oléoduc d'exportation clé qui achemine le pétrole du Kurdistan irakien vers la Méditerranée.
L'oléoduc Kirkuk-Ceyhan, qui traverse ce qui a été l'une des régions les plus instables du monde au cours des 20 dernières années, a été endommagé par une mystérieuse explosion mardi. Capable de transporter 450 000 barils par jour vers les marchés mondiaux, il fonctionne actuellement à 75 000, selon des responsables turcs cités par les agences de presse.
À 13h30, les contrats à terme sur le brut américain étaient encore en hausse de 1,2 % sur la journée, à 85,83 $ le baril, tandis que le brent était en hausse de 1,0 %, à 88,35 $ le baril. L'American Petroleum Institute publie son estimation hebdomadaire des stocks américains à 22h30, un jour plus tard que d'habitude en raison du jour férié de lundi.