Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Les États-Unis publient les données relatives à l'inflation des consommateurs pour le mois de mai, alors que l'on s'attend à ce que le taux annuel global reste bloqué à 8,3 %. Les marchés obligataires de la zone euro sont dans le désordre alors qu'ils tentent de s'accommoder des plans de la Banque centrale européenne visant à augmenter les taux d'intérêt. Les prix du pétrole augmentent après que les législateurs américains ont présenté un projet de loi élargissant l'éventail des sanctions contre la Russie. Amazon se retire d'une coûteuse course aux droits de diffusion du cricket en Inde et la moitié de Shanghai est à nouveau soumise à des mesures restrictives après que les autorités ont découvert une nouvelle épidémie de COVID-19. Voici ce qu'il faut savoir sur les marchés financiers le vendredi 10 juin.
1. L'IPC américain devrait se maintenir à 8,3 %
C'est un grand jour pour l'inflation. Les États-Unis publieront leur indice des prix à la consommation pour mai à 14h30. Bien qu'il ne s'agisse pas de la mesure des prix préférée de la Fed (le panier des dépenses de consommation personnelle reflète mieux les habitudes de dépenses d'un segment plus large) de la population, elle fera tout de même les gros titres au Capitole et dans tout le pays.
Les analystes s'attendent à ce que les prix aient augmenté de 0,7 % sur le mois, une accélération par rapport à avril due au fait que les prix de l'essence ont repris une tendance à la hausse qui est toujours intacte à la mi-juin. Le taux en glissement annuel devrait toutefois rester à 8,3 %, car une plus grande partie de la flambée des prix de l'année dernière sort des calculs.
La mesure de l'"IPC de base", qui exclut les éléments plus volatils que sont l'alimentation et l'énergie, devrait en revanche se modérer. Tout va donc pour le mieux si vous ne mangez pas et ne conduisez pas.
2. Les obligations de la zone euro dans le désordre alors que la BCE détaille ses plans de relèvement des taux d'intérêt
L'euro a chuté, tout comme les prix des obligations dans la périphérie de la zone euro, à la perspective d'un relèvement des taux d'intérêt par la Banque centrale européenne dans un contexte de ralentissement économique.
Lors de sa conférence de presse de jeudi, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a refusé de donner des détails concrets sur la manière dont la BCE entend maintenir les écarts de rendement obligataire dans une fourchette acceptable alors qu'elle s'engage dans son premier resserrement monétaire en 11 ans. En revanche, elle a donné des indications inhabituellement détaillées sur la trajectoire des taux d'intérêt, qui pourraient être supérieurs de 75 points de base d'ici la fin septembre.
À 13h10, l'euro était en baisse de 0,2 % à 1,0596 $, après avoir perdu plus de 1,5 c jeudi. L'écart entre les rendements des 10 ans allemands et Italiens, baromètre du stress financier dans la zone euro, s'est encore élargi de 3 points de base à 233 pb, après avoir grimpé en flèche jeudi.
3. Les actions devraient ouvrir en demi-teinte après le repli de jeudi ; Amazon esquiverait le défi du cricket
Les marchés boursiers américains devraient ouvrir en demi-teinte, les participants adoptant une attitude prudente et attentiste avant la publication de l'IPC. Ce chiffre intervient une semaine après un rapport sur le marché du travail qui indiquait encore un bon niveau de dynamisme de l'économie.
À 13h10, les Dow Jones futures étaient en baisse de 70 points, soit 0,2%, tandis que les S&P 500 futures étaient en baisse de 0,1% et que les Nasdaq 100 futures, qui avaient fortement sous-performé lors de la chute de jeudi, rebondissaient un peu, en hausse de 0,2%.
Parmi les valeurs susceptibles de faire l'objet d'une attention particulière, citons Walt Disney (NYSE:DIS), qui a licencié son directeur de la télévision jeudi et qui fait également l'objet d'une autre des grandes histoires d'entreprise de la journée. Elle est toujours engagée dans une guerre d'enchères de 7,7 milliards de dollars pour les droits de diffusion du tournoi de cricket Indian Premier League, contrairement à Amazon (NASDAQ:AMZN), qui a décidé de garder ses liquidités dans sa poche, selon les sources de Bloomberg.
DocuSign (NASDAQ:DOCU) sera également dans le collimateur, en baisse de 25% en pré-marché après un mauvais résultat tard dans la journée de jeudi.
4. Shanghai réintroduit certaines mesures de confinement après la découverte de nouveaux cas de COVID-19
La ville de Shanghai a de nouveau soumis plus de la moitié de ses habitants à des mesures de confinement contre le COVID-19, quelques semaines seulement après avoir mis fin à un confinement de deux mois qui avait entraîné des troubles sociaux considérables et une forte baisse de l'activité économique.
Les autorités ont ordonné des tests PCR pour tous les résidents de 14 des 16 districts de Shanghai au cours du week-end, a rapporté Reuters.
La nouvelle est arrivée trop tard pour perturber la poursuite de la reprise des actions chinoises, qui ont réagi avec enthousiasme aux signes d'assouplissement de la campagne du gouvernement contre les géants de la technologie cette semaine. Elles ont également été encouragées par une baisse de l'inflation des prix à la production et des prix à la consommation en mai, ce qui laisse espérer que la banque centrale sera un peu plus audacieuse dans son assouplissement monétaire la semaine prochaine.
5. Le pétrole en hausse alors que les législateurs du GOP introduisent un projet de sanctions secondaires sur le secteur énergétique russe
Les prix du pétrole brut ont de nouveau augmenté vendredi après que la menace de "sanctions secondaires" par les États-Unis sur le secteur énergétique russe soit montée d'un cran.
Des membres républicains du Congrès américain ont présenté un projet de loi qui interdirait aux agences fédérales de traiter avec toute personne ayant encore des liens commerciaux avec des entités russes sanctionnées, dans un écho aux mesures qui ont paralysé les industries pétrolières de l'Iran et du Venezuela ces dernières années.
Des personnalités, des Émirats arabes unis à l'Inde, ont mis en garde les États-Unis contre le fait de s'engager dans la même voie avec la Russie, faisant valoir que cela aurait un impact beaucoup plus profond sur les marchés mondiaux en raison du statut de la Russie en tant que deuxième exportateur mondial.
Vers 13h20, le prix du brut américain était en hausse de 0,7% à 122,38$ le baril, tandis que le Brent était en hausse de 0,8% à 124,09$ le baril.