Investing.com -- La Deutsche Bank a révisé ses prévisions pour le taux terminal de la Banque centrale européenne (BCE), l'abaissant de 2,25 % à 1,50 %, reflétant les préoccupations croissantes concernant les conditions macroéconomiques plus faibles et les risques d'inflation tombant en dessous de l'objectif.
Les analystes de la banque prévoient désormais que le taux directeur de la BCE tombera "modérément en dessous du taux neutre d'ici à la fin de l'année 2025", plutôt que de revenir à un taux neutre d'ici à la mi-2025.
Cette révision à la baisse s'explique par deux raisons. Premièrement, Deutsche Bank (ETR :DBKGn) souligne la réintroduction potentielle des droits de douane américains sous une administration Trump, ce qui pourrait peser davantage sur la croissance européenne.
Deuxièmement, des performances macroéconomiques sous-jacentes plus faibles dans l'ensemble de la zone euro, associées à une "menace émergente d'inflation inférieure à l'objectif", ont contribué à cette perspective ajustée.
"L'incertitude est élevée à de nombreux niveaux, de l'impact exact des droits de douane américains au calendrier de leur mise en œuvre, en passant par la manière et le moment où l'Europe réagit", a noté la Deutsche Bank, soulignant les inconnues importantes.
La Deutsche Bank a mis l'accent sur un large éventail de résultats potentiels, suggérant que "1,00-1,75 % soit la principale zone d'atterrissage pour le taux terminal de la BCE" afin de tenir compte du degré élevé d'incertitude entourant la croissance, l'inflation et la politique monétaire en Europe.
Quatre facteurs critiques - la politique budgétaire, la trajectoire économique de l'Allemagne, la croissance de la Chine et les prix du pétrole - seront essentiels pour déterminer la manière dont la BCE procédera aux ajustements de sa politique, indique la banque.
Cette révision indique que la Deutsche Bank estime que l'Europe pourrait être confrontée à "des conditions macroéconomiques plus divergentes par rapport aux États-Unis", les deux régions étant confrontées à des pressions économiques distinctes.
Les analystes estiment que l'impact potentiel des droits de douane américains sur les exportations européennes et les perspectives d'inflation modérées de la région pourraient peser lourdement sur la prise de décision de la BCE dans les années à venir.