Investing.com - Les marchés européens sont dans le rouge à la mi-séance mercredi -Ibex 35, CAC 40, DAX...- les investisseurs surveillant de près les données macroéconomiques.
L'enquête de Bank of America (NYSE :BAC) auprès des gestionnaires de fonds met en garde contre le ton baissier de ses experts. "Les niveaux de liquidités passent de 4,9 % à 5,3 % ; 50 % des gestionnaires prévoient une croissance mondiale plus faible ; les gestionnaires restent neutres sur les actions ; l'indicateur BofA Bull & Bear est à 2,2, proche du signal d'achat", indique le rapport.
En ce qui concerne l'environnement macroéconomique, les gestionnaires ont accru leurs attentes d'un "atterrissage brutal" (30 %), bien qu'un "atterrissage en douceur" (59 %) reste l'hypothèse la plus forte des investisseurs. Cela s'explique en partie, selon l'enquête, "par des perspectives de bénéfices en hausse au niveau mondial en raison d'un regain d'optimisme en Chine, d'une inflation plus faible (80 %), d'une courbe de rendement plus raide (75 %), de taux courts plus bas (73 %) et de rendements obligataires plus faibles (56 %)".
En ce qui concerne la politique monétaire, un nombre record de personnes interrogées déclarent que "la politique monétaire est trop stricte et la politique budgétaire trop souple" (un mélange de politiques qui est aussi défavorable aux revenus fixes qu'il est favorable au dollar). Interrogés sur le moteur de la hausse des rendements obligataires, 50 % des sondés répondent la dette et les déficits publics, contre 32 % qui pensent qu'une économie forte encouragerait le désendettement des gouvernements.
"Les gestionnaires de haut niveau veulent que les entreprises améliorent leurs bilans : 53% demandent aux PDG d'améliorer les bilans, 25% d'augmenter les dépenses d'investissement, 15% de rendre des liquidités aux investisseurs ; ce n'est que lorsque les rendements atteindront des sommets que l'effet de levier l'emportera sur la qualité", affirment les gestionnaires de BofA.
En termes de gestion de portefeuille, on assiste en octobre à une rotation de l'Europe et des marchés émergents vers les matières premières et l'énergie, au détriment des matières premières et des services publics (fort effet de levier).
L'inflation et les taux élevés sont considérés comme un problème du passé.
95 % des personnes interrogées par BofA s'attendent à ce que l'inflation européenne diminue au cours de l'année à venir, contre 75 % le mois dernier, ce qui représente la proportion la plus élevée jamais enregistrée (les données remontant à 2000). "Alors que la position hawkish des banques centrales en réponse à l'inflation élevée reste le plus grand risque pour les marchés pour une pluralité de 31% des investisseurs (suivi par la géopolitique à 23%), il s'agit néanmoins de la proportion la plus faible depuis mai, en baisse par rapport aux 45% d'août", note l'enquête.
Quelque 62 % des personnes interrogées pensent que les taux d'intérêt à court terme baisseront au cours des douze prochains mois, ce qui est proche de leur niveau le plus élevé depuis 15 ans, tandis que 31 % des personnes interrogées pensent que les rendements des obligations à 10 ans diminueront, ce qui est le niveau le plus élevé depuis 20 ans.
Les conséquences du resserrement monétaire constituent la principale préoccupation.
Quelque 24 % des investisseurs estiment que la politique monétaire mondiale est trop restrictive, contre 15 % le mois dernier, soit le niveau le plus élevé depuis 2008. "Cinquante pour cent des investisseurs considèrent que la destruction de la demande due au resserrement monétaire et à l'affaiblissement de l'impulsion fiscale est le principal problème macroéconomique pour les mois à venir", note le rapport.
55 % s'attendent à ce que la croissance américaine ralentisse en réponse au resserrement de la politique monétaire, tandis que 40 % pensent que la croissance américaine pourrait rester résistante à court terme, mais qu'elle ralentira l'année prochaine lorsque le resserrement de la Fed commencera à se faire sentir. 73 % des investisseurs s'attendent à ce que la croissance européenne s'affaiblisse en raison du resserrement de la politique monétaire, contre 89 % le mois dernier. Toutefois, seuls 30 % des investisseurs considèrent qu'un "atterrissage brutal" est l'issue la plus probable pour l'économie mondiale (bien que ce chiffre soit en hausse par rapport aux 20 % du mois dernier).
Les actions restent baissières à court terme et positives à moyen terme.
55 % des investisseurs prévoient des pertes pour les actions européennes au cours des prochains mois en réponse au resserrement monétaire (contre 63 % le mois dernier), mais 52 % prévoient des gains au cours de l'année prochaine (contre 61 %). "Le fait de ne pas disposer de suffisamment de couvertures défensives pour se protéger d'un affaiblissement de la croissance est le principal risque de construction de portefeuille pour une majorité d'investisseurs (35 %)", indique le rapport.
La hausse des rendements obligataires ravive l'intérêt pour la valeur
Un pourcentage net de 20 % des participants s'attend à ce que les valeurs de rendement surpassent les valeurs de croissance (contre 11 % le mois dernier), probablement en réponse à la récente hausse des rendements obligataires, l'assurance étant désormais le secteur le plus surpondéré en Europe, à la suite d'un saut de positionnement devant les produits pharmaceutiques et la technologie.
Toutefois, l'optimisme sur la valeur ne s'étend pas aux banques, le positionnement dans le secteur restant proche de la neutralité, 65 % des investisseurs estimant que le ralentissement de la croissance, la baisse des rendements obligataires et l'élargissement des écarts de crédit constitueront un frein (contre 50 % le mois dernier).
Les valeurs cycliques dominent les sous-pondérations sectorielles des investisseurs, les secteurs de la chimie, de l'automobile et des médias étant les moins appréciés. Une majorité de 40 % des personnes interrogées prévoient une baisse des valeurs cycliques européennes par rapport aux valeurs défensives au cours des prochains mois (contre 53 % le mois dernier), tandis que 25 % voient une légère amélioration après la faiblesse récente (contre 11 %).