Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Les valeurs technologiques vont subir de nouvelles ventes alors que le monde s'adapte à la fin imminente de l'argent gratuit des banques centrales. La Chine impose ses premières restrictions liées à l'Omicron, tandis que les données en provenance d'Afrique du Sud donnent davantage de raisons d'être optimiste quant à la douceur relative du nouveau variant du Covid-19. La conjoncture allemande s'assombrit encore plus malgré les lueurs d'espoir à l'horizon, tandis que la Banque du Japon s'associe à la tendance mondiale au resserrement monétaire avec encore plus d'hésitation que la Banque centrale européenne. Voici ce qu'il faut savoir sur les marchés financiers ce vendredi 17 décembre.
1. La technologie sous pression
Les valeurs technologiques devraient étendre leurs pertes de jeudi à l'ouverture, alors que le resserrement progressif de la politique monétaire dans le monde met fin à une ère d'argent gratuit pour les paris sur les perspectives de croissance à long terme.
Le Nasdaq Composite a chuté de 2,5 % jeudi, sa deuxième baisse quotidienne de plus de 2 % ce mois-ci déjà, les investisseurs fuyant les valeurs de croissance non rentables et prenant des bénéfices même sur des valeurs plus défensives et riches en liquidités comme Apple (NASDAQ:AAPL) et Nvidia (NASDAQ:NVDA).
L'action Apple a chuté de 3,9 % jeudi et était encore en baisse de 1,8 % dans le pré-marché. L'action Tesla (NASDAQ:TSLA) a baissé de 1,6 %.
Le Nasdaq a tout de même plus que doublé par rapport à son niveau de mars 2020, aux premiers jours de la pandémie. Vers 13h35, les Nasdaq 100 futures étaient en baisse de 0,7%, tandis que les Dow Jones futures étaient en baisse de 0,1% et les S&P 500 futures en baisse de 0,3%.
2. La Chine commence à bouger sur Omicron
Les pays du monde entier ont continué à adopter des mesures de santé publique pour stopper la propagation de la variante Omicron du Covid-19. La région chinoise de Guangdong, y compris sa capitale Guangzhou, a introduit ses premières restrictions - bien que localisées - sur les déplacements, tandis que l'Italie a provoqué la colère d'autres États membres de l'UE en imposant de nouveaux tests aux personnes arrivant de l'étranger.
Les nouvelles ont été meilleures en Afrique du Sud, premier pays à avoir identifié la variante Omicron. Les dernières données indiquent des taux d'hospitalisation bien inférieurs à ceux observés lors des vagues précédentes. Toutefois, les experts de la santé ont mis en garde contre une trop grande extrapolation des données sud-africaines, compte tenu de la jeunesse de sa population et de la diffusion beaucoup plus large de la vaccination depuis la dernière vague de Covid.
En Europe, les premiers signes montrent que les gouvernements vont devoir rouvrir les robinets de soutien fiscal pour amortir le ralentissement économique provoqué par la dernière vague. La Suède a déclaré qu'elle allait reprendre les paiements de soutien pour les entreprises touchées par la forte baisse de la demande de certains services destinés aux consommateurs.
3. La BoJ annonce un resserrement modeste de sa politique monétaire ; la Russie, le Mexique et la Colombie sont les prochains pays à adopter cette mesure
Le resserrement mondial de la politique monétaire s'est poursuivi cette nuit, la Banque du Japon ayant annoncé qu'elle mettrait fin à ses achats d'obligations d'entreprises et de papier commercial en mars, comme prévu.
Cette mesure est comparable à la promesse de la Banque centrale européenne de réduire ses mesures d'assouplissement quantitatif à partir de mars 2022. Aucune des deux banques centrales n'a l'intention de relever ses taux d'intérêt l'année prochaine.
En revanche, la Banque centrale de Russie a relevé son taux directeur de 100 points de base supplémentaires pour le porter à 8,5 %. Cette décision fait suite aux hausses des taux d'intérêt opérées jeudi par la Norvège, le Royaume-Uni et le Mexique (les deux dernières étant des surprises de type faucon). Colombie devrait relever son taux directeur de 0,5 % plus tard.
4. La morosité allemande s'accentue malgré les signes d'un pic d'inflation
La morosité continue de s'aggraver dans la plus grande économie d'Europe : Les attentes des entreprises allemandes, telles que mesurées par l'indice Ifo du climat des affaires, ont chuté pour le cinquième mois consécutif en décembre, le secteur des services ayant été touché par la dernière vague de Covid-19. L'indice principal, qui intègre les conditions actuelles, est tombé à son plus bas niveau depuis mars.
Certains signes indiquent toutefois que la situation pourrait s'améliorer. Les prix à la production en Allemagne n'ont augmenté que de 0,8 % en novembre, soit la plus faible hausse depuis huit mois, tandis que les ventes de voitures en Allemagne et en Europe se sont redressées après le désastre d'octobre, suggérant que le pire des problèmes de la chaîne d'approvisionnement du secteur pourrait être derrière lui.
L'inflation dans la zone euro s'est également avérée plus faible que prévu en termes de mois sur mois : le taux de base est resté stable tandis que le taux global n'a augmenté "que" de 0,4 %, en grande partie à cause de la hausse des prix de l'énergie.
5. Le pétrole continue de souffrir des craintes liées à la demande
Les prix du pétrole brut ont reculé, car on craint que la propagation des restrictions à la mobilité et la peur croissante des infections ne nuisent à la demande dans un avenir proche.
À 13h35, les contrats à terme sur le brut américain étaient en baisse de 1,8% à 71,09 dollars le baril, tandis que le Brent était en baisse de 1,7% à 73,72 dollars le baril, peu impressionné par une prévision de Goldman Sachs selon laquelle les prix pourraient atteindre 100 dollars au cours de la nouvelle année, la demande mondiale atteignant un nouveau sommet historique.
Ailleurs, la mesure dans laquelle l'économie mondiale dépend toujours des combustibles fossiles polluants a été sévèrement mise en évidence par l'Agence internationale de l'énergie, qui a noté que la quantité de charbon brûlée pour produire de l'électricité cette année a atteint un nouveau record historique, en grande partie grâce à la production en Chine et en Inde.