Investing.com - Les sanctions imposées par l'Occident à la Russie rapprochent les pays des BRICS, ont déclaré des dirigeants du secteur pétrolier lors de la récente conférence de l'APPEC à Singapour.
"Si l'on regarde les marchés pétroliers aujourd'hui, les sanctions occidentales contre la Russie fonctionnent. Elles fonctionnent dans le sens où elles créent des revenus moindres ou plus faibles, des prix de facturation plus bas pour les produits russes", a déclaré Russell Hardy, PDG de la société de négoce d'énergie Vitol, selon des propos rapportés par CNBC.
Rappelons en effet que l’année dernière, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février, le G7 a mis en place un mécanisme de plafonnement des prix du pétrole qui a limité les recettes du Kremlin tout en maintenant les flux russes sur le marché mondial.
Par ailleurs, l'Union européenne a adopté en juin un outil visant à restreindre la vente, la fourniture et l'exportation de certains biens et technologies sanctionnés à certains pays tiers agissant en tant qu'intermédiaires pour le compte de la Russie. De plus, en mai, le G7 a annoncé son intention de limiter le commerce des diamants russes.
Toutefois, au-delà d’impacter la Russie et ses partenaires, les sanctions internationales ont d’autres conséquences "négatives" selon Hardy, qui estime qu’elles "créent des liens plus forts entre les pays des BRICS, ce qui constitue en quelque sorte une force opposée, des oppositions polaires, à la politique occidentale".
"Je pense qu'il s'agit là d'un aspect très négatif", a ajouté M. Hardy, faisant part de ses inquiétudes pour l'année ou les deux années à venir, alors que les négociants russes "saisissent l'occasion de forger ces liens entre l'approvisionnement énergétique russe et les pays BRICS".
Notons pour finir que ces observations sont à rapprocher des multiples avertissements d’économistes et de divers observateurs, au sujet de la menace que représente le récent élargissement des BRICS pour la domination du dollar sur le système commercial international.