Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Le président de la Réserve fédérale Jerome Powell répondra à des questions sur l'économie, le plafond de la dette et les activités de trading de ses subordonnés lorsqu'il témoignera devant le Congrès. La banque centrale de Chine demande à nouveau aux gens de ne pas paniquer, et elle est écoutée. Le gouvernement britannique fait de même, mais avec moins de succès, alors que les prix de l'énergie atteignent de nouveaux sommets historiques dans toute l'Europe (l'action Gazprom (MCX:GAZP) atteint également un sommet de 13 ans, ce qui n'est pas une coïncidence). Les actions devraient ouvrir en baisse alors que l'argent se déverse de la technologie vers la valeur, tandis que l'API dira si les stocks de brut américains ont réussi à se redresser après avoir atteint leur plus bas niveau depuis trois ans. L'OPEP rafraîchira également ses perspectives sur le marché mondial du pétrole. Voici ce qu'il faut savoir sur les marchés financiers ce mardi 28 septembre.
1. Powell face à des questions embarrassantes
Le président de la Réserve fédérale Jerome Powell se rend au Congrès pour témoigner de l'état de l'économie américaine mais, alors que le début de la réduction progressive des achats d'actifs semble de plus en plus probable en novembre, l'occasion risque d'être éclipsée par la démission de deux présidents régionaux de la Fed lundi.
Le président de la Fed de Boston, Eric Rosengren, et son homologue de la Fed de Dallas, Robert Kaplan, ont tous deux démissionné après la révélation du fait qu'ils avaient activement négocié des actions individuelles et d'autres produits financiers l'année dernière, soulevant des soupçons de conflit d'intérêts. Rosengren a cité des problèmes de santé dans sa lettre de démission, tandis que Kaplan a admis que la publicité liée à ces révélations avait été préjudiciable.
Powell devrait également être interrogé sur les conséquences de la non-levée du plafond de la dette pour maintenir le financement du gouvernement fédéral. Les inquiétudes à ce sujet et les signes de plus en plus globaux de tension sur les marchés de l'énergie ont poussé les rendements des obligations 10 ans du Trésor au-dessus de 1,50% pour la première fois en deux mois lundi.
2. La PBoC s'engage à maintenir une politique monétaire stable alors que l'économie montre des signes de stress
La banque centrale chinoise a déclaré qu'elle allait maintenir une politique monétaire "normale" aussi longtemps que possible, dans un contexte de spéculation croissante sur le fait qu'elle devra l'assouplir - éventuellement par une dévaluation du yuan - en raison des problèmes persistants dans les secteurs immobilier et financier du pays.
La PBoC a injecté mardi 100 milliards de yuans (15 milliards de dollars) nets supplémentaires sur le marché monétaire, maintenant les taux du marché monétaire plafonnés et le taux de change stable à 6,4605 pour un dollar.
Le pays est également en proie à une pénurie d'énergie qui s'aggrave, les services publics de nombreuses régions choisissant de réduire la production d'électricité plutôt que de payer des prix exorbitants pour le charbon et le gaz. Goldman Sachs (NYSE:GS) a ramené ses prévisions de croissance chinoise pour l'année précédente de 8,2% à 7,8%, tandis que Citigroup (NYSE:C) a réduit ses prévisions pour 2022 à 4,9%. Les données d'août ont montré que la croissance des bénéfices industriels a de nouveau ralenti en glissement annuel.
3. Les actions devraient ouvrir en baisse en raison de la nervosité des obligations
Les marchés boursiers américains devraient ouvrir à nouveau en baisse plus tard, les valeurs technologiques devant renoncer à leur surperformance de cette année, tandis que les valeurs de rendement reviennent à la mode.
Avec la hausse des rendements obligataires à l'approche de la fin de l'assouplissement quantitatif de la Fed, le taux d'actualisation implicite dans les évaluations des actions doit augmenter, ce qui réduit la valeur des flux de trésorerie futurs attendus des sociétés technologiques qui sont encore dans une phase de croissance à faible profit (ou à profit nul).
Vers 13h15, les Nasdaq 100 futures étaient en baisse de 1,5%, tandis que les S&P 500 futures étaient en baisse de 0,8%. Les Dow Jones futures ont légèrement surperformé, en baisse de 119 points, ou 0,3%.
Parmi les valeurs susceptibles de faire l'objet d'une attention particulière, citons Ford (NYSE:F), qui a annoncé lundi sa première nouvelle usine d'assemblage aux Etats-Unis depuis des décennies, dans le cadre de son orientation vers les véhicules électriques, et les fabricants de vaccins, après que le géant français Sanofi (PA:SASY) (NASDAQ:SNY a abandonné ses efforts pour créer un vaccin Covid-19 à base d'ARNm.
La publication des prix des logements pour le mois d'août est la principale donnée du jour.
4. Les prix européens de l'énergie atteignent un nouveau record alors que la BCE refuse de paniquer
Les prix du gaz, de l'électricité et du carbone en Europe ont tous atteint de nouveaux records, sans qu'aucun signe de soulagement immédiat ne soit en vue alors que le continent entre dans la saison de chauffage hivernal.
Ce n'est pas un hasard si les actions du géant gazier russe Gazprom (LON:GAZPq) - la seule entreprise capable d'augmenter significativement les livraisons de gaz à l'Europe à court terme - ont atteint leur plus haut niveau en 13 ans, juste en dessous du sommet de leur pic de 2008.
La réunion annuelle de recherche de la Banque centrale européenne a débuté plus tôt, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, répétant que l'inflation devrait repasser sous l'objectif de 2 % de la BCE d'ici 2023. Le discours que prononcera plus tard la présidente de la BCE, Christine Lagarde, sera scruté à la recherche de tout signe indiquant que la flambée des prix de l'énergie modifie cette hypothèse.
Au Royaume-Uni, pendant ce temps, les gens n'ont ni gardé leur calme, ni poursuivi leurs activités, car l'achat panique de carburant continue de perturber la vie quotidienne. Le Premier ministre Boris Johnson s'apprête à envoyer des chauffeurs militaires dans le secteur des camions-citernes.
5. Le pétrole atteint 80 dollars. Données API et rapport OPEP attendus
Le prix du Brent a de nouveau franchi la barre des 80 dollars le baril en raison de l'inquiétude suscitée par le faible niveau des stocks mondiaux, associée à une augmentation probable de la demande avec la levée de diverses restrictions Covid-19.
Lufthansa (DE:LHAG) a déclaré que la demande de vols transatlantiques avait plus que triplé au cours de la semaine qui a suivi l'assouplissement par les États-Unis de leurs conditions d'arrivée en provenance d'Europe, tandis que le Japon a annoncé qu'il allait lever l'état d'urgence dans un certain nombre de préfectures en réponse à une forte baisse des nouveaux cas de Covid-19. Taïwan a également annoncé qu'il allait lever certaines restrictions.
Les données sur les stocks américains doivent être publiées par l'American Petroleum Institute à 22h30, comme d'habitude. Les stocks ont atteint leur plus bas niveau en trois ans la semaine dernière, le complexe énergétique du Golfe du Mexique n'étant toujours pas le mieux placé pour augmenter la production après deux ouragans dévastateurs.
OPEC publiera également son rapport mensuel sur le marché mondial.