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Accord sur Florange: Mittal satisfait, incertitudes sur les haut-fourneaux

Publié le 01/12/2012 08:05
Mis à jour le 01/12/2012 23:35

Le géant de l'acier ArcelorMittal s'est dit samedi satisfait du compromis qu'il a trouvé avec le gouvernement sur Florange, diversement accueilli par les syndicats, et qui entretient un certain flou autour de l'avenir des haut-fourneaux.

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, qui s'était beaucoup investi dans ce dossier et qui a plaidé en vain pour une nationalisation temporaire du site mosellan, a déclaré samedi soir ne pas se sentir désavoué par le jugement de Salomon du Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

"J'ai décidé de rester à mon poste de travail et de combat", a déclaré M. Montebourg sur TF1 en réfutant toute idée de démission.

Les syndicats ont diversement apprécié l'arbitrage de M. Ayrault , au terme duquel les 629 salariés menacés du site mosellan échappent à un plan social, mais qui n'infléchit pas réellement la position d'ArcelorMittal, qui fait des concessions financières mais pas stratégiques.

"Après plusieurs mois d'incertitude, il est positif que nous soyons parvenus à un accord sur l'avenir de nos activités à Florange. Dans le cadre de l'environnement économique actuel, il s'agit d'un bon accord qui permet à l'aval de Florange de pouvoir continuer à se développer et à fournir des aciers à très haute valeur ajoutée", a commenté samedi dans un communiqué le vice-président des aciers plats pour l'Europe Henri Blaffard.

En effet, toutes ces tractations n'ont pas fait varier d'un iota un des points essentiels de la stratégie de Lakshmi Mittal: les hauts-fourneaux de Florange ne devraient plus cracher de brames d'acier brut. La négociation a abouti à des investissements sur "l'aval", c'est-à-dire la transformation de l'acier en produits industriels élaborés et non sur "l'amont", la production d'acier proprement dite.

Quid d'Ulcos ?

Le gouvernement s'abrite derrière le projet européen Ulcos qui est supposé à terme permettre à un des haut-fourneaux de Florange de produire de l'acier en émettant beaucoup moins de CO2 pour faire meilleure figure, car il affirme qu'ArcelorMittal s'est engagé sur ce dossier.

Et c'est peut être là qu'il y a un loup: ArcelorMittal ne faisait samedi dans son communiqué aucun commentaire sur le projet Ulcos, malgré les questions de l'AFP sur ce point précis, tandis que dans un communiqué publié quelques minutes après, Jean-Marc Ayrault inscrivait "le projet Ulcos" dans les engagements pris par le groupe.

Interrogé, M. Montebourg a rappelé que le projet n'était pas abouti, que Mittal s'était simplement "engagé à étudier le projet", et a renvoyé la balle à Jean-Marc Ayrault.

"Je crois que le Premier ministre peut faire preuve d'encore plus de fermeté pour obtenir davantage d'ArcelorMittal".

M. Montebourg a également affirmé que le président François Hollande lui avait assuré que l'option d'une nationalisation de Florange restait sur la table si le groupe ne respectait pas ses engagements.

Dans la classe politique et syndicale, les réactions étaient mitigées, d'autant que la proposition de nationalisation temporaire d'Arnaud Montebourg avait suscité de l'espoir chez certains syndicalistes et de l'adhésion sur différentes cases de l'échiquier politique.

La CFDT a critiqué la "méthode" du gouvernement, lui reprochant d'avoir "suscité énormément d'espoir, aujourd'hui déçu". FO s'est déclaré "satisfait" mais redoute de la "poudre aux yeux", et la CFE-CGC est content qu'il n'y ait pas de nationalisation.

Le Premier ministre recevra l'intersyndicale de Florange mercredi.

Chez les politiques, Harlem Désir, premier secrétaire du PS, a appelé tout le monde à se mobiliser "pour l'avenir de Florange", tandis que pour le député socialiste de Moselle, Michel Liebgott, l'accord "n'est pas la panacée mais il permet de préserver l'emploi".

La présidente du FN, Marine Le Pen, demande "un plan d'ensemble en faveur de la sidérurgie française", et le président de l'UDI, Jean-Louis Borloo, veut "un grand débat" sur la filière.

Les deux têtes de l'UMP déchirée se sont mises d'accord pour dénoncer le gouvernement. Le président proclamé Jean-François Copé a critiqué vendredi "une forme d'improvisation au sommet de l'Etat", et l'ex-Premier ministre François Fillon, qui lui conteste la présidence, a stigmatisé samedi "l'incohérence" et "l'irréalisme" de l'exécutif.

Sur place à Florange, les annonces ont été accueillies par les habitants avec méfiance, en ce jour de la Saint-Eloi, patron des métallos.

"Lakshmi Mittal a roulé tout le monde dans la farine", peste Serge Gremese, ouvrier de 40 ans.

Le ministre du Travail Michel Sapin a dit "comprendre les réactions de scepticisme des salariés", "compte tenu des antécédents" de M. Mittal, qui a souvent été accusé de ne pas tenir ses promesses.

M. Ayrault a assuré samedi qu'il "veillera scrupuleusement à la réalisation effective des engagements".

Politiquement, le dénouement devrait avoir un goût amer pour M. Montebourg, qui n'a pas su faire pencher complètement en sa faveur l'arbitrage de Matignon.

Le Premier ministre a malgré tout salué samedi son travail. Arnaud Montebourg "n'a pas ménagé sa peine pour chercher toutes les solutions possibles" et ses prises de position ont contribué "à créer un rapport de forces favorable".

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