L'équipementier en télécoms Alcatel-Lucent a annoncé mercredi aux syndicats un nouveau plan social d'un millier de suppressions d'emplois en France d'ici 2010, a-t-on appris jeudi de sources proches du dossier.
La direction n'a ni infirmé ni confirmé l'information mais a indiqué à l'AFP avoir lancé "il y a six mois un programme de transformation du groupe visant à améliorer sa performance financière et à rationaliser son portefeuille produits". "Il est mis en oeuvre actuellement", a ajouté une porte-parole.
D'après les mêmes sources, ce nouveau plan social, qui pourrait comprendre des départs contraints, concernerait les services administratifs, les services de vente et quelques activités industrielles notamment à Eu (Seine-Maritime) où sont fabriquées des cartes électroniques, site qui pourrait être recentré sur le prototypage. La recherche et développement serait relativement préservée.
Seraient concernées les filiales Alcatel-Lucent France, Alcatel-Lucent Enterprise, le siège social et la filiale RFS (radio frequency system soit l'étude et la production d'antennes de téléphonie mobile).
Interrogés par l'AFP, des syndicats, qui ont rencontré mercredi la direction à l'occasion d'une réunion sur les seniors, ont précisé que des assemblées générales de salariés allaient être organisées vendredi sur les sites français pour une information.
"Le jeu libre de la concurrence conduit mécaniquement à ce résultat de catastrophe en France", a réagi la CFE-CGC, en pointant le Chinois Huawei et en interpellant les politiques.
Un comité central d'entreprise est prévu entre les 20 et 24 juillet.
Des annonces similaires de suppressions d'emplois pourraient être faites concernant d'autres pays où est implantée la société, ont ajouté les mêmes sources proches.
Depuis la difficile fusion en 2006 entre le français Alcatel et l'américain Lucent Technologies, le groupe a déjà procédé à plusieurs plans de restructuration, comprenant 17.500 suppressions d'emplois d'ici 2009, dont plus de 2.000 en France.
Le dernier en date, annoncé en décembre 2008 après l'arrivée en septembre à la tête de l'équipementier de Ben Verwaayen, pour succéder à la directrice générale Patricia Russo, concernait la suppression de 1.000 postes de cadres dans le monde et la réduction drastique du nombre de sous-traitants.
En outre, le 18 juin, l'équipementier a annoncé le transfert de 1.000 postes dans l'informatique au niveau mondial à Hewlett-Packard. Selon les syndicats, qui parlent d'une "externalisation", 205 postes doivent être touchés en France.
Depuis le plan concernant les cadres en France, Alcatel-Lucent ne propose plus de pré-retraites à ses salariés.
Le 26 juin, la ministre de l'Economie et de l'Emploi Christine Lagarde avait dit s'attendre à "des plans sociaux importants" durant ou après l'été.