par Matthieu Protard
PARIS (Reuters) - La société d'investissement Wendel (PARIS:MWDP) a réitéré jeudi son soutien à Saint-Gobain (PARIS:SGOB), dont elle est le premier actionnaire, dans son projet de rachat du suisse Sika malgré le bras de fer qui oppose les deux sociétés depuis près de quatre mois.
Depuis qu'il a annoncé en décembre son intention de prendre le contrôle du chimiste Sika, Saint-Gobain se heurte à une opposition virulente des dirigeants et de certains actionnaires du groupe suisse. En début de semaine, Sika a marqué un point dans sa bataille pour éviter de passer sous la coupe de Saint-Gobain, la justice suisse ayant décidé de laisser le groupe maître de ses droits de vote.
"Sika est une superbe entreprise (...) Le projet stratégique d'en prendre le contrôle nous séduit tout à fait", a déclaré Frédéric Lemoine, le président du directoire de Wendel, lors d'une conférence téléphonique.
"Cela va tout à fait dans le sens de la stratégie annoncée par Saint-Gobain et que nous avons soutenue."
Pour prendre le contrôle de Sika, Saint-Gobain a conclu un accord avec la famille Burkard-Schenker pour lui racheter ses 16,1% du capital du groupe suisse et les 52,4% des droits de vote associés.
Mais des actionnaires de Sika veulent que le groupe français lance une OPA sur l'intégralité du capital, ce que Saint-Gobain refuse de faire. La justice suisse a d'ailleurs confirmé début mars le principe de la clause d'exemption de lancement d'OPA sur Sika.
"En tant qu'actionnaire de long terme, je suis pour ma part scandalisé par l'attitude du management de Sika et de certains administrateurs de cette société qui, par tous les moyens juridiques utilisés, cherchent à priver leur actionnaire de contrôle de ses droits", a souligné Frédéric Lemoine.
"C'est vraiment une atteinte aux droits de propriété (...) La bonne gouvernance n'est pas du côté du conseil d'administration de Sika."
PAS DE DÉCISION SUR STAHL
A l'occasion de la publication de ses résultats pour l'exercice 2014, Wendel a en outre indiqué ne pas avoir l'intention de réduire davantage ses participations au sein de Saint-Gobain et de Bureau Veritas (PARIS:BVI).
La société d'investissement a vendu l'an dernier pour un milliard d'euros d'actions Saint-Gobain et, début mars, pour près d'un milliard d'euros également de titres Bureau Veritas. et
Wendel a également fait savoir qu'elle n'avait pas pris de décision sur une cession, totale ou partielle, de sa filiale Stahl telle qu'évoquée dans la presse.
"Il y a de nombreuses options stratégiques qui sont rendues possibles. Une cession totale ou partielle est envisageable, au même titre qu'un possible refinancement. On a toute une palette de possibilités", a déclaré Frédéric Lemoine à propos de Stahl.
"Il y a beaucoup d'intérêts pour la société mais nous n'avons pas du tout résolu un projet de cession totale ou partielle à ce stade."
En Bourse, l'action Wendel abandonne 1,56% à 110,45 euros jeudi après une demi-heure de cotation, dans un marché orienté à la baisse (-0,9% pour l'indice SBF 120).
Wendel a vu l'an dernier son résultat net part du groupe tomber à 19,6 millions d'euros contre 333,7 millions en 2013.
La société prévoit de verser à ses actionnaires un dividende de deux euros par action, en progression de 8,1% par rapport à l'an dernier.
(Edité par Dominique Rodriguez)