La Bulgarie et la Russie ont signé samedi un accord pour la création d'une société mixte pour la construction et l'exploitation du tronçon bulgare du gazoduc South Stream, lors d'une cérémonie à laquelle participait le Premier ministre russe Vladimir Poutine.
La signature de cet accord est "une étape clé pour la mise en place du gazoduc", a souligné M. Poutine.
"Je voudrais souligner l'importance de South Stream pour l'Europe. La France et l'Italie ont déjà rejoint le projet et d'autres compagnies d'Europe occidentale sont prêtes à faire de même", a déclaré M. Poutine lors d'une conférence de presse.
Le Premier ministre bulgare, Boïko Borissov, a également qualifié South Stream de "véritable projet européen", précisant que les textes signés samedi avaient été auparavant soumis au commissaire européen à l'Energie Günther Oettinger.
Le groupe public Bulgarian Energy Holding (BEH) et le géant gazier russe Gazprom détiendront chacun 50% de la nouvelle société, qui réalisera les études et la construction et exploitera la partie bulgare du projet de gazoduc russo-italien, prévu pour acheminer le gaz russe vers l'Europe occidentale sur 3.600 kilomètres, en évitant l'Ukraine.
Le gazoduc South Stream, projet de Gazprom et de l'italien ENI, aura une capacité de 63 milliards de mètres cube par an. Sa partie bulgare devrait être mise en service à la fin 2015 et il devrait être opérationnel dans son ensemble d'ici 2018.
La Bulgarie, qui dépend entièrement de la Russie pour s'approvisionner en gaz, a soutenu les deux projets de gazoduc pour acheminer le gaz d'Asie centrale vers l'Europe, South Stream et son rival européen Nabucco.
"Bien sûr, nous travaillons à la même vitesse au projet Nabucco... afin que la Bulgarie devienne un carrefour énergétique dans les Balkans", a précisé M. Borissov.
La Bulgarie touchera quelque 2,5 milliards de dollars (1,8 milliards d'euros) à titre de frais de transit pour South Stream, a ajouté le Premier ministre bulgare.
Lors des négociations pour South Stream, M. Borissov avait tenté de négocier auprès de Gazprom un rabais sur les prix du gaz en échange de la participation de son pays au projet.
Mais M. Poutine n'a montré samedi aucun signe indiquant que Gazprom pourrait baisser ses prix.