PARIS (Reuters) - L'augmentation des tarifs de l'électricité pour les ménages et les petits professionnels français devrait être comprise entre 3,5% et 8,0% le 1er août pour compenser l'insuffisance des hausses survenues depuis 2012, selon un rapport de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) publié mercredi.
La hausse de ces tarifs, dits "bleus", atteindrait 3,5% en cas de rattrapage des retards tarifaires sur deux ans et 8,0% en cas de rattrapage sur un an, a précisé la CRE.
Les tarifs réglementés de l'électricité appliqués aux clients d'EDF (PARIS:EDF), qui relèvent in fine d'une décision des ministres de l'Énergie et de l'Économie, baisseraient en revanche de 0,9% le 1er août si l'on exclut la prise en compte des retards restant à compenser au titre de 2012, 2013 et 2014.
Les interventions des pouvoirs publics pour bloquer ou limiter les hausses de tarifs se sont multipliées ces dernières années, de même que les recours juridiques des rivaux d'EDF qui réclament à l'inverse des augmentations garantissant la couverture des coûts de l'opérateur historique pour pouvoir le concurrencer.
Les tarifs d'EDF ont augmenté de 2,5% pour les particuliers le 1er novembre 2014 en vertu d'une nouvelle formule de calcul qui prend en compte les prix du marché de gros, et pas seulement l'évolution des coûts du groupe, alors que l'Etat avait dans un premier temps prévu une hausse de 5% en août.
Pour les tarifs réglementés jaunes et verts appliqués aux entreprises et aux industriels, qui seront supprimés à compter du 1er janvier 2016, la CRE estime que les hausses devraient atteindre respectivement 2,5% et 10,9% le 1er août pour tenir compte de l'obligation de réaliser intégralement les rattrapages avant le 31 décembre 2015.
Le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, a régulièrement plaidé ces derniers mois en faveur de hausses "régulières et modérées" des tarifs de l'électricité en France afin de financer les investissements du groupe, confronté à d'importants travaux pour prolonger la durée de vie de son parc nucléaire.
Vers 13h50, après la publication du rapport de la CRE, l'action EDF gagnait 2,04% à 21,30, enregistrant la plus forte hausse du CAC 40.
(Benjamin Mallet, édité par Gilles Guillaume)