PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes gagnaient plus de 2% mercredi vers la mi-séance, portées notamment par le rebond du secteur automobile et celui des matières premières, ce qui leur permet de finir en fanfare un trimestre éprouvant, a priori le pire enregistré depuis quatre ans, quand la crise de la zone euro battait son plein.
Avant elles, Tokyo et les Bourses asiatiques ont également enregistré une vive hausse et Wall Street ne devrait pas être en reste, avec des futures sur indices new-yorkais qui signalent une ouverture sur un gain de plus de 1%.
À Paris, le CAC 40 prend 2,78% (+121,88 points) à 4.465,61 points vers 10h45 GMT. À Francfort, le Dax avance de 2,57% et à Londres, le FTSE gagne 2,22%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 2,54% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 2,67%.
Si ces évolutions en restaient là, le CAC 40 serait en baisse de près de 6,8% sur le troisième trimestre, le Dax en repli de près de 11,5% et le Footsie perdrait près de 7,5%. Cela constituerait pour ces trois indices leur repli le plus marqué depuis le troisième trimestre 2011.
S'agissant du seul CAC 40 -- l'un des rares indices boursiers occidentaux à encore être en hausse depuis le début de l'année -- si la progression s'amplifie d'ici la fin de la séance, le recul sur l'ensemble du trimestre pourrait in fine être inférieur à celui de 6,63% enregistré au deuxième trimestre 2012.
La Bourse de Tokyo a reculé de 14,1% sur la période juillet-septembre, sa pire performance trimestrielle depuis 2010, et les deux principaux indices boursiers chinois ont chuté de près de 29%, du jamais vu depuis le premier trimestre 2008.,
Avant l'ouverture de Wall Street, le Dow Jones accuse un repli de 8,9% depuis le 1er juillet, le S&P 500 une baisse de 8,7% et le Nasdaq Composite un recul de 9,4%, ces trois indices s'orientant également vers leurs plus mauvaises performances en quatre ans.
Les inquiétudes concernant l'ampleur du ralentissement économique chinois et ses conséquences sur la conjoncture en général et la demande de matières premières en particulier sont le principal facteur d'explication du plongeon des Bourses sur le trimestre.
L'effondrement du secteur automobile dans la foulée du scandale des émissions polluantes des voitures Volkswagen (XETRA:VOWG) révélé il y a une dizaine de jours, les incertitudes sur le calendrier d'un resserrement monétaire aux Etats-Unis et sur celui d'un éventuel assouplissement au Japon et en Europe ont exacerbé la fébrilité des investisseurs.
"Le marché actions est quelque peu survendu mais il reste des inquiétudes au sujet des perspectives de croissance et des politiques des banques centrales. Le tyoe de volatilité que nous observons n'est pas bonne. Elle affecte le goût du risque", a dit Antonin Jullier, chargé de la stratégie trading à Citi.
Du côté des valeurs individuelles, Sainsbury (+13,2%) et Glencore (+9,8%) affichent les plus fortes hausses de l'indice Stoxx 600.
Le distributeur britannique s'est dit bien parti pour dégager cette année un bénéfice supérieur aux prévisions des analystes financiers tandis que le géant des matières premières, dont le titre avait plongé de près de 30% lundi, poursuit sa remontée après avoir apparemment rassuré les investisseurs sur la solidité de ses finances.,
Dans ce contexte de remontée des marchés actions, les actifs financiers jugés sûrs -- Bunds allemands, emprunts du Trésor américain, or -- sont plutôt délaissés, tandis que les cours du pétrole semblent pâtir du raffermissement du dollar face à un panier de devises internationales.
De son côté, l'euro souffre de l'annonce par Eurostat d'une baisse inattendue des prix à la consommation sur un an en septembre, la première en six mois.
(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Bertrand Boucey)