PARIS (Reuters) - Le Conseil d'Etat a rejeté lundi les recours contre le décret déclarant d'utilité publique les travaux de construction de l'itinéraire français d'accès au tunnel franco-italien, partie du projet de liaison à grande vitesse (LGV) entre Lyon et Turin.
Ce décret était contesté par des associations, des communes et plusieurs centaines de particuliers dénonçant les coûts exorbitants du projet et une phase d'enquête publique altérée par les conflits d'intérêts.
Dans son arrêt, le Conseil d'Etat juge que l'enquête publique s'est déroulée dans des conditions régulières et que la constitution tardive des commissions communales d'aménagement foncier est restée sans influence.
L'opération projetée permettra le développement du fret ferroviaire tout en assurant un transport plus rapide des passagers, et se traduira par des gains en termes de sécurité et réduction de la pollution, ajoute-t-il.
Le projet fait face à une très forte opposition en Italie, où les manifestations se sont multipliées.
Le 19 octobre, la justice italienne a relaxé l'écrivain Erri De Luca, qui était poursuivi pour avoir déclaré dans une interview en 2013 que le projet de ligne ferroviaire à grande vitesse Turin-Paris devait être saboté.
Erri De Luca, récompensé par de nombreux prix pour ses poèmes et ses romans, soutient les militants opposés à la TAV (Treno Alta Velocità, l'équivalent du TGV) qui doit traverser le Val de Suse, dans le Piémont.
En février dernier, François Hollande et Matteo Renzi ont déclaré que les travaux débuteraient probablement en 2016, quinze ans après la signature du projet.
(Gérard Bon, édité par Sophie Louet)