STOCKHOLM (Reuters) - General Electric (N:GE) a annoncé lundi avoir renoncé à céder sa division d'électroménager à Electrolux, prenant acte de l'opposition du département américain de la Justice à cette opération de 3,3 milliards de dollars (3,0 milliards d'euros) annoncée en septembre 2014.
Electrolux a publié un communiqué dans lequel il prend acte de cette décision.
L'action du groupe suédois a ouvert en baisse de 14% à la Bourse de Stockholm après l'annonce. Elle s'affichait à 210,50 couronnes, en baisse de 11,92%, à 8h25 GMT après un creux à 203,20.
En juillet, le département américain de la Justice avait demandé à la justice fédérale d'empêcher l'opération au motif qu'elle limiterait la concurrence et permettrait des hausses de prix allant jusqu'à 5%. Il a ensuite rejeté en octobre une proposition de cession d'actifs soumise par Electrolux, propriétaire entre autres des marques Frigidaire, Kenmore et Tappan.
"Electrolux a fait des efforts importants pour obtenir les autorisations réglementaires et regrette que GE ait mis fin à l'accord alors que la procédure est encore en cours", a déclaré le groupe suédois, numéro un de l'électroménager en Europe.
Dans son communiqué, il réaffirme sa stratégie de développement dans les segments porteurs et marchés émergents.
"Les opérations du groupe en Amérique du Nord sont solides de leur propre fait, avec une croissance organique positive et un redressement des résultats en 2015", ajoute-t-il.
Face aux accusations du département de la Justice, Electrolux faisait valoir que la pénétration croissante de marques étrangères aux Etats-Unis, notamment les sud-coréens Samsung (KS:005930) et LG Electronics (KS:066570), diluaient son pouvoir sur le marché américain.
Les autorités américaines s'inquiétaient aussi qu'Electrolux, avec le rachat de l'électroménager de GE, et Whirlpool concentrent 90% du marché des fours et plaques de cuisson vendus aux constructeurs de maisons et promoteurs aux Etats-Unis.
GE a demandé le versement d'une pénalité de rupture de 175 millions de dollars qui était prévue par l'accord de fusion.
Le groupe américain, dans son communiqué, ajoute qu'il recherchera d'autres opportunités pour céder son activité d'électroménager.
(Bureaux de Stockholm et Bangalore, Véronique Tison pour le service français)